Avis à la communauté

Réponses aux demandes des syndicats

Soucieuse de répondre aux interrogations de la communauté universitaire, la direction s’est engagée, lors d’une rencontre avec les cinq syndicats de l’UQAC tenue le 10 mars, à fournir les réponses aux questions posées par ces derniers dans un document remis dans le cadre de la conférence de presse du 9 mars. Vous trouverez ci-dessous nos réponses.

Demande 1
Nous demandons au recteur de l’UQAC de retarder les travaux du Comité institutionnel sur la pérennité financière jusqu’à ce que le Comité d’autoaffirmation ait remis son rapport afin que celui-ci soit pris en compte par le Comité institutionnel sur la pérennité financière.

Dans le cadre du dépôt du budget pour l’exercice financier 2016-2017, le gouvernement a annoncé hier un réinvestissement de 3 % en éducation, duquel 1,7 % serait attribué spécifiquement à l’enseignement supérieur. Il s’agit d’une nouvelle encourageante qui aura évidemment un impact dans la préparation de notre prochain budget. Sans dire qu’il s’agit d’une situation idéale qui répond à l’ensemble de nos besoins, il s’agit certainement d’un signal positif à l’effet que l’ère des compressions est derrière nous. De ce fait, tout en considérant l’impact financier de nos choix, les activités du comité de pérennité financière seront d’abord et principalement orientées sur la recherche de possibilités visant l’augmentation des revenus dans le but de l’atteinte de l’équilibre budgétaire.

Mentionnons qu’une première rencontre réunissant plus d’une vingtaine de personnes et ayant comme objectif de permettre au groupe de s’approprier le contexte financier de l’Université s’est tenue le 15 mars dernier. Lors de cette rencontre, la situation budgétaire des trois dernières années ainsi que le financement et l’utilisation des fonds liés aux activités de l’international ont été présentés. Ainsi, il faut donc comprendre que le mandat du comité de pérennité financière en est un de court terme visant l’atteinte de l’équilibre budgétaire basé sur des solutions positives. Il conserve toute sa pertinence et continuera sa poursuite en parallèle avec le comité d’autoaffirmation, qui lui a un mandat de repenser l’université sur une base long terme.

Demande 2
Nous demandons que le VREC soit présent au Comité institutionnel sur la pérennité financière puisqu’il est le premier responsable de l’enseignement, de la recherche et de la création et de ce fait le porteur des conclusions du Comité d’
autoaffirmation.

En ce qui a trait à la constitution du comité de pérennité financière, le vice-recteur à l’enseignement, à la recherche et à la création préfère concentrer ses efforts sur la poursuite du comité d’autoaffirmation qu’il préside depuis quelques mois. Toutefois, les trois doyens ont pris part au comité et ont ainsi assuré la représentation de chacune des missions du Vice-rectorat à l’enseignement, à la recherche et à la création.

Demande 3
Nous demandons que le recteur utilise les surplus engrangés par le secteur de l’International pour pérenniser financièrement toutes les activités d’enseignement, de recherche et de création de l’
UQAC.

Nos activités à l’international ont généré, depuis 10 ans, des surplus cumulés de l’ordre de 12 millions de dollars. De cette somme, près de 5 millions de dollars ont été réinvestis en enseignement et recherche sous la forme de versements aux départements, aux fonds de fonctionnement de l’Université ou encore de bourses de mobilité pour nos étudiants dans le cadre de programmes d’échange. Le reste des revenus a été investi directement dans les activités de recrutement d’étudiants internationaux. Il faut prendre note que 3 millions des 12 millions de surplus sont toujours inscrits à titre de comptes à recevoir. Le solde du compte est constitué des frais de scolarité courants. Pour la seule année budgétaire 2014-2015, plus de 1,5 million de dollars provenant de ces activités ont été utilisés à des fins de fonctionnement, nous permettant ainsi de nous approcher davantage de notre objectif d’équilibre budgétaire.

Par ailleurs, nous vous invitons à consulter la politique intitulée Procédure relative à l’utilisation du Fonds internationaldu Manuel de gestion afin de connaître les règles exactes de distribution des revenus provenant de ces activités. Cette politique a été adoptée pour la première fois en 1993 et modifiée pour la dernière fois en 2013.

Demande 4
Nous demandons au recteur de dénoncer publiquement toutes nouvelles restrictions budgétaires imposées par le gouvernement Couillard alors que le budget de la province est maintenant é
quilibré. Ce gouvernement avait par ailleurs indiqué clairement que l’ère de l’austérité était terminée et que celle du réinvestissement était à l’ordre du jour.

Plusieurs tribunes ont été saisies pour dénoncer la précarité dans laquelle nous plonge le contexte budgétaire depuis plusieurs années. Notre passage en commission parlementaire l’été dernier a permis de revenir à maintes reprises sur le sujet et de mettre en lumière les impacts négatifs des compressions successives dans notre milieu. Plus récemment, notre passage au Cercle de presse a fait l’objet du même type d’intervention. Mais plus encore, des dizaines de rencontres ont eu lieu avec les sous-ministres et les ministres en ce sens. Le rôle d’un recteur est d’agir sur toutes ces tribunes, ce qui est fait en continu.

Demande 5
Enfin, en ces temps difficiles, nous demandons au recteur de faire preuve de transparence envers la communauté universitaire quant aux objectifs budgétaires qu’il compte se donner pour l’année 2016-2017. Mais plus spécifiquement, nous lui demandons d’être transparent sur la voie qui, selon lui, devrait être celle de l’UQAC de l’avenir. Nous sommes certains qu’il en a une vision très nette. Mais nous ne sommes pas certains qu’elle soit largement partagée par la communauté universitaire.

Il serait irresponsable de ne pas viser l’équilibre budgétaire pour les prochaines années. Toutefois, il ne faut pas l’atteindre à n’importe quel prix. La mission fondamentale de notre Université est de rendre accessibles des activités d’enseignement et de recherche pour notre région, de participer à son développement socio-économique et de contribuer à son rayonnement. L’Université ne vit pas pour elle-même, elle est altruiste. Elle crée et diffuse, par l’entremise du travail de l’ensemble de sa communauté universitaire, le savoir, au bénéfice des autres. Si le déficit est nécessaire pour préserver notre mission, nous le ferons. Cependant, il faut comprendre que dans une organisation financée en grande partie par les fonds publics, un déficit se résume à s’octroyer nous-mêmes des fonds qui appartiennent à la société et qui ne nous ont pas été confiés.

 

Nous souhaitons échanger davantage avec vous sur les sujets qui vous interpellent. C’est pour cette raison que, depuis trois ans, nous intensifions les occasions de communication, notamment par la tenue de rencontres avec l’ensemble de la communauté, par la mise en place de rencontres d’équipes hebdomadaires et par la refonte de nos moyens de communication, afin que l’information soit disponible plus rapidement et aisément.

Je suis convaincu d’une chose : le travail collectif entre étudiants, professeurs, chargés de cours, employés et gestionnaires est nécessaire en pareille situation. Ce n’est qu’en alliant nos voix et celle de nos communautés que nous réussirons à convaincre nos gouvernements que TOUT passe par l’éducation.

 

Le recteur,
Martin Gauthier