Jeudi, 12 décembre 2024
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Combattre la tordeuse des bourgeons de l’épinette avec son propre ADN

Avec plus de 13 millions d’hectares de forêts défoliées depuis 2010, la tordeuse des bourgeons de l’épinette ne donne pas de signe de répit aux forêts du Québec. Une équipe multidisciplinaire, impliquant quatre chercheurs dont la professeure Annie Deslauriers, du Département des sciences fondamentale et chercheuse principale pour ce projet, Eric Bauce et Ilga Porth du Centre d’étude de la forêt de l’Université Laval ainsi que Lionel Ripoll, professeur au Département des sciences fondamentales de l’UQAC, s’attardera à développer une nouvelle gamme d’insecticide biologique à partir de l’ADN de tordeuse. Ce projet de recherche intitulé « Combattre la tordeuse des bourgeons de l’épinette avec son propre ADN : développement de nouvelles méthodes de luttes aux ravageurs forestiers innovantes et inoffensives » a été financé par le FRQNT (via le programme Équipe) et le Ministère des forêts de la Faune et des Parcs du Québec. Ce projet se base sur les effets inhibiteurs, encore peu connus, de l’ADN extracellulaire conspécifique chez les insectes. En effet, les fragments d’ADN de l’espèce à contrôler (ici la tordeuse) ont un effet inhibiteur hautement sélectif sur les organismes possédant un ADN homologue, créant des dommages cellulaires.

 

Deux étudiants du Centre d’étude de la forêt de l’Université Laval relèveront les défis scientifiques et techniques de produire de grandes quantités d’ADN de tordeuse pour déterminer la concentration létale et développer un produit qui peut être pulvérisé sur des plants et digéré par l’insecte. L’ADN extrait sera fragmenté et testé sur les larves afin de confirmer la formulation la plus efficace par la détermination de la LC50 (travaux de Loïc Soumila, étudiant au doctorat sous la codirection de Ilga Porth). Par la suite, Sirine Boubeker étudiante à la maitrise en ressources renouvelables à l’UQAC (sous la direction d’Annie Deslauriers et de Lionel Ripoll) mettra au point des microparticules de cellulose permettant d’encapsuler l’ADN. Les microparticules produites seront biocompatibles, biodégradables et nous testerons également leur permanence sur le feuillage et leur effet sur la tordeuse. Cette nouvelle stratégie de lutte contre les insectes pourrait représenter une avancée significative, car bien que cette recherche porte spécifiquement sur la tordeuse, les connaissances, concepts et approches développés seront applicables à de nombreux autres ravageurs forestiers ou même agricoles.

sur la photo: la professeure chercheuse Annie Deslauriers

 

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