Alors que les bienfaits des pratiques d’enseignement en plein air sont de plus en plus reconnus et documentés, qu’en est-il des interactions qui prennent placent dans un contexte d’enseignement à l’extérieur? L’hypothèse de Camille Godue-Couture, étudiante au doctorat en éducation à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), suggère que lorsque les personnes enseignantes et les élèves sont ensemble dehors, ils interagissent de manières différentes à ce qui se fait en classe. Son projet de recherche et la qualité de son parcours a assurément attiré l’attention, puisqu’elle vient de se voir décerner l’une des plus prestigieuses distinctions offertes aux étudiantes et étudiants de cycles supérieurs au Canada : la Bourse d’études supérieures du Canada Vanier, une première à l’UQAC.
En étudiant le cadre des interactions éducatives, Camille pourra vérifier son hypothèse et contribuer à mieux comprendre ce qui rend ce type d’enseignement aussi bénéfique. « Ce qui me stimule le plus, c’est de pouvoir faire dialoguer mes expériences de terrain en plein air avec la recherche scientifique. L’éducation à l’extérieur me passionne parce qu’elle crée un espace d’apprentissage vivant dans lequel les élèves peuvent explorer et apprendre sur leur environnement, sur eux-mêmes, sur les autres, mais également sur les contenus scolaires », explique-t-elle.
Bachelière en intervention plein air suivi d’une maîtrise en éducation tous deux à l’UQAC et forte de plusieurs années d’expérience comme cheffe d’expédition en région isolée, Camille a développé une grande sensibilité envers l’accessibilité aux environnements extérieurs pour tous et toutes. Voyant le milieu scolaire comme un moyen privilégié pour rejoindre presque tous les enfants, elle s’est rapidement intéressée à l’éducation à l’extérieur. Son objectif : développer des programmes et initiatives basés sur la recherche scientifique et soutenir les personnes enseignantes dans leur pratique afin de faire en sorte que plus de personnes bénéficient d’opportunités d’enseignement à l’extérieur.
L’UQAC est reconnue pour son expertise dans le domaine du plein air et bénéficie d’un environnement géographique qui se prête particulièrement bien à l’éducation à l’extérieur en plus d’avoir plusieurs professeurs et professeures qui s’intéressent à la question, notamment au Département des sciences de l’éducation et dans celui des sciences humaines et sociales. Sous la direction de Loïc Pulido (UQAC) et de Christelle Robert-Mazaye (UQO), Camille consacre sa thèse aux interactions éducatives en contexte d’enseignement à l’extérieur. « Notre étude renseignera sur les interactions des personnes enseignantes et des élèves en enseignement à l’extérieur, ce qui peut aider non seulement à former les personnes enseignantes aux spécificités de l’enseignement à l’extérieur, à guider le développement de nouvelles approches pédagogiques, mais également à documenter les interactions favorisant le développement et l’apprentissage des élèves », souligne la doctorante.
Recevoir la bourse Vanier constitue pour elle une reconnaissance majeure : « C’est un honneur qui confirme la pertinence scientifique de l’éducation à l’extérieur et qui met en valeur des années d’implication dans le domaine du plein air et de l’éducation. » D’une valeur de 50 000 $ par année pendant trois ans, cette bourse vise à reconnaître l’excellence universitaire, le potentiel de recherche et le leadership de candidates et candidats d’exception.



