Bien qu’au fil du temps elle s’insère dans nos pratiques, la reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) n’est pas encore un réflexe ancré dans nos universités. Je crois utile de continuer à valoriser la démarche et à sensibiliser notre communauté enseignante — professeures, professeurs et personnes chargées de cours — au fait que la RAC ne mène pas à un diplôme « à rabais » : c’est une évaluation rigoureuse d’apprentissages réels qui évite la redondance sans abaisser l’exigence. C’est une manière très concrète d’être fidèles à notre mission : élargir l’accès, soutenir la réussite et contribuer aux communautés.
L’an dernier, à la suite du Forum 2024, j’écrivais dans un billet que la RAC fait partie de l’avenir de l’université; ce texte visait à montrer en quoi elle constitue un levier d’équité, de réussite et d’agilité. Un an plus tard, je souhaite simplement rendre compte du chemin parcouru… et de la continuité qui s’impose.
Ce qui a véritablement évolué à l’UQAC
Au cours de la dernière année, nous avons créé le Bureau de la RAC afin d’éclaircir le chemin à parcourir pour déposer une demande et pour rendre les étapes plus lisibles et, ce faisant, plus humaines. Le Bureau accueille, informe et accompagne : il aide à comprendre les attentes, à préparer un dossier et à mettre en évidence les acquis et les compétences. Il ne se substitue toutefois pas aux décisions académiques : les unités pédagogiques demeurent responsables des décisions de reconnaissance, sous l’autorité de leurs directions. Sans tout bouleverser, des ajustements constants visent à améliorer l’expérience des personnes candidates et étudiantes et à consolider la crédibilité du processus. En savoir plus : Procédure relative à la reconnaissance des acquis et des compétences
Un Forum qui rassemble… et qui rappelle l’essentiel
Les 19 et 20 novembre derniers, le Forum interuniversitaire sur la RAC a réuni des collègues de plusieurs universités au Québec autour d’une ambition partagée : faire de la RAC un élément de culture universitaire. On y a beaucoup discuté d’outils, de langage commun et de la nécessité de mieux documenter ce que nous reconnaissons et la manière dont nous le faisons.
La table ronde consacrée à la RAC pour les Premières Nations a mis en lumière tout le travail qu’il reste à faire pour reconnaître, dans notre cadre universitaire, des parcours, des langues et des savoirs d’expérience et ancestraux. Avancer suppose de le faire avec les Premières Nations, de respecter leurs épistémologies et d’ouvrir des espaces d’évaluation réellement sécurisants sur le plan culturel.
Ce que la RAC apporte à la mission universitaire
Concrètement, la RAC nous aide à mieux remplir notre mission : élargir l’accès, soutenir la réussite et contribuer aux communautés.
- Rehausser le niveau de scolarité. En évitant la redondance, la RAC permet d’obtenir des diplômes de qualité plus rapidement, en phase avec les besoins des milieux.
- Démocratiser l’enseignement supérieur. Elle reconnaît la valeur de parcours variés et accroît l’équité dans l’accès et la progression.
- Soutenir l’intégration. La reconnaissance des acquis développés ailleurs facilite les réorientations et l’insertion, au bénéfice des personnes récemment arrivées et des communautés d’accueil.
- Apprendre toute la vie. Articulée à la formation continue et aux microcertifications, la RAC entretient un réflexe d’actualisation des compétences au cœur d’une société du savoir.
Le chemin qui se dessine
Poursuivre ce mouvement, pour nous, c’est ancrer le réflexe de reconnaissance dans nos façons d’admettre, d’évaluer et d’accompagner — simplement, avec justesse, et dans le respect des personnes et des communautés.
Je nous invite à poursuivre ce travail, avec constance et discernement, afin de reconnaître à leur juste valeur les parcours variés de nos étudiantes et étudiants.



