Recherche

Principales réalisations en recherche

M. Michel Perron est le titulaire de la Chaire UQAC–Cégep de Jonquière sur les conditions de vie, la santé et les aspirations des jeunes (VISAJ). À ce titre, il dirige depuis 2008 la programmation scientifique de VISAJ qui s’articule autour de quatre axes de recherche : 1) les transformations sociales et l’appartenance (les jeunes et le territoire); 2) la reproduction des inégalités sociales en matière de santé et d’éducation; 3) les jeunes et leurs perceptions de l’avenir; et 4) la recherche interdisciplinaire sur la santé des jeunes. Les projets de recherche qui sont réalisés au sein de cette chaire ainsi que ceux que M. Michel Perron a menés auparavant ont été guidés par trois grandes préoccupations : la prévention des maladies héréditaires, l’amélioration des conditions de vie des jeunes et la prévention de l’abandon scolaire.

La prévention des maladies héréditaires

La situation particulière de quelques milliers de familles de la région du SLSJ confrontées à certaines maladies héréditaires a attiré l’attention du professeur Perron dès 1982. Il a dès lors pris part à de nombreuses recherches visant à mieux connaître certaines maladies génétiques à forte prévalence afin de soutenir adéquatement les personnes atteintes et leur famille. Mentionnons par exemple une maladie à transmission dominante, la dystrophie myotonique, et une à transmission récessive, l’ataxie spastique de Charlevoix-Saguenay.

À partir de 1982, M. Perron s’est impliqué en particulier dans des travaux de recherche d’envergure sur la dystrophie myotonique. Pendant six ans, il a en effet été co-responsable, avec Suzanne Veillette, d’un programme de recherche sur la dystrophie myotonique subventionné dans le cadre du programme d’Aide aux chercheurs de collège et aux chercheurs sans affiliation institutionnelle reconnue (ACSAIR) du Fonds pour la formation de chercheurs et l’aide à la recherche (FCAR). Leurs travaux ont démontré, pour la première fois, une forte composante socioculturelle et sociospatiale associée à cette génopathie (Perron et al., 1989). Poursuivant ensuite les recherches en étroite collaboration avec le neurologue Jean Mathieu, il a contribué à une recherche multidisciplinaire en profondeur visant à mieux cerner les conséquences encourues chez les personnes atteintes de dystrophie myotonique en termes de situations de handicaps, de participation sociale et de qualité de vie (Gagnon, Mathieu, Jean, Laberge, Perron et al. 2008). Plus récemment, il a poursuivi son implication avec l’équipe du Dr Mathieu et avec le Groupe de recherche et d’intervention sur les maladies neuromusculaires (GRIMN) pour effectuer un suivi longitudinal auprès de patients atteints de dystrophie myotonique afin d’élaborer une nouvelle façon de leur prodiguer des soins adaptés.

Au début des années 2000 et grâce à sa participation active au projet ÉCOGENE-21 : De l’ADN à la communauté, M. Perron s’est intéressé davantage au transfert des connaissances et des technologies issues des nombreuses avancées sur le génome humain. Dans le contexte des multiples applications de telles recherches, il a entrepris des travaux novateurs en génétique communautaire (Perron et Veillette, 2001) afin que soient prises en compte les perceptions et les représentations sociales de la collectivité et de certains groupes-cibles d’intervenants sociaux ou médicaux au regard de la génétique et de ses retombées. L’évaluation du programme d’information génétique de la Corporation de recherche et d’action sur les maladies héréditaires (CORAMH) en milieu scolaire (Veillette, Perron et al. 2003) et l’étude de l’impact psychosocial encouru par les usagers de tests génétiques prédictifs (Prévost, Veillette, Perron et al., 2004) constituent des illustrations de cette approche novatrice. Par ailleurs, les travaux de recherche concertée sur la chaîne des médicaments que M. Perron a réalisés au sein du Groupe d’étude sur l’interdisciplinarité et les représentations sociales (GEIRSO) de l’UQAM ont permis, entre autres, de scruter les modes de circulation des savoirs et les interrelations des acteurs confrontés aux nombreuses avancées en pharmacogénomique (Perron et Blackburn, 2007).

L’amélioration des conditions de vie des jeunes

Depuis le début des années 1990, M. Michel Perron a réalisé plusieurs enquêtes quantitatives visant à mieux connaître les habitudes de vie et les parcours scolaires des jeunes, dans le but de soutenir adéquatement les interventions locales et régionales auprès d’eux et, ainsi, d’améliorer leurs conditions de vie.

En 1992, à titre de chercheur principal, M. Perron a entrepris, avec l’équipe du Groupe d’Étude des COnditions de vie et des BESoins de la population (Groupe ÉCOBES) qu’il dirigeait alors et en partenariat avec la Direction de santé publique de l’Agence de la santé et des services sociaux du SLSJ, un vaste programme de recherche visant à mieux connaître les habitudes de vie des jeunes du secondaire. Trois enquêtes transversales ont ainsi été menées : une première au SLSJ en 1997 [n = 1 665], une seconde dans la même région en 2002 [n = 2 300] et une dernière en 2008 [n = 4 200] au SLSJ, dans les Laurentides et dans la région de la Capitale-Nationale (Perron et Veillette, 2008). De plus, une enquête longitudinale a été réalisée auprès d’une cohorte initiale de 615 élèves du SLSJ âgés de 14 ans en 2002. Cette enquête comprend cinq temps de collecte : 2002, 2004, 2006, 2008 et 2012 (en cours). Chacune de ces enquêtes transversales et longitudinales a permis aux directions de santé publique des régions visées d’ajuster les programmes destinés aux 12-17 ans.

Au début des années 2000, M. Perron a également élaboré une stratégie de terrain et coordonné l’étape de collecte des données d’un vaste projet portant sur les effets du tabagisme intra-utérin sur le développement cérébral, sur l’apprentissage et sur la santé cardiovasculaire des jeunes. Cette étude, menée en collaboration avec des chercheurs de plusieurs autres centres (UQAC, Rotman Research Institute de l’Université de Toronto, Centre de santé et de services sociaux de Chicoutimi, Université McGill, Université de Montréal et Baylor College of Medecine de Houston au Texas), a permis, à ce jour, de recueillir un nombre impressionnant de données sur un peu plus de 1 000 jeunes de 12 à 17 ans du SLSJ, de procéder à leur analyse (Toro, Perron et al., 2008) et de publier plus de vingt articles sur les résultats de ces analyses dans des revues médicales. M. Perron coordonne actuellement un travail d’exploitation de la banque de données ainsi développée dans le but de comprendre dans quelle mesure les structures cérébrales et les habiletés cognitives peuvent influer sur la réussite scolaire.

Depuis 2008, en tant que titulaire de la nouvelle Chaire UQAC–Cégep de Jonquière sur les conditions de vie, la santé et les aspirations des jeunes (VISAJ), M. Perron est impliqué dans deux autres importantes recherches visant à améliorer les conditions de vie des jeunes de moins de vingt ans : « Nouveaux médias et études collégiales : une étude exploratoire au Cégep de Jonquière »; et « Validation de mesures transversales des habiletés motrices, de l’estime de soi, de l’image corporelle et du sommeil chez les six à douze ans ».

La prévention de l’abandon scolaire

M. Perron s’est intéressé très tôt à la question de la persévérance scolaire, tant au secondaire qu’au collégial et à l’université. Les recherches qu’il a menées sur ce sujet dès le début des années 1990 témoignent de cet intérêt. Ses premiers travaux dans le domaine de l’éducation portent sur les inégalités sociogéographiques d’accès et de diplomation des jeunes aux études supérieures. Une analyse longitudinale rétrospective a en effet été réalisée au SLSJ afin d’analyser les disparités géographiques et sociales de l’accessibilité au collégial (Veillette, Perron et al., 1993). À partir de 1993, il commence à s’intéresser aux parcours des élèves du secondaire et ses publications portent alors sur l’abandon scolaire comme problème social (Perron et Veillette, 1997). Il débute ainsi le décryptage sociogéographique des indicateurs scolaires (Perron, 2009). Ces travaux de cartographie se sont poursuivis et ont mené au développement, par M. Perron et ses collègues, du site Internet Cartodiplôme (Chaire UQAC–Cégep de Jonquière sur les conditions de vie, la santé et les aspirations des jeunes, 2010). Ce site permet de dresser le portrait spatial évolutif (1999 à aujourd’hui) de la persévérance et de la réussite scolaires au secondaire pour chaque région du Québec selon le lieu de résidence des élèves lors de leur première inscription en 1re secondaire. D’autres projets de recherche touchant cette thématique sont présentement en cours à la Chaire VISAJ que M. Perron dirige : Développement d’un indice synthèse de la scolarisation; Postsecondaire : accès, réussite et persévérance (incluant le développement de CartoJeunes, une nouvelle plateforme Web de cartographie des indicateurs scolaires); et Parcours scolaires des jeunes de seize à vingt-quatre ans inscrits à l’éducation des adultes.

Professeur à l'Université du Québec à Chicoutimi