HISTORIQUE:
Fondation: 1948 : «La petite
ville d’Edmundston, au Nouveau-Brunswick, grande par sa foi si vivante, avait
été choisie de toute éternité pour l’établissement du premier Cénacle
eucharistique aux Maritimes.» Telles sont les paroles qui relatent la fondation
du couvent et de la chapelle dédiée au Christ-Roi.»
Nous pouvons dire que cette
implantation au Nouveau-Brunswick de la mission eucharistique est un événement
providentiel en lien avec le Cénacle de Chicoutimi. En octobre 1944, Mgr Égide
Roy ofm, alors aumônier de la Communauté de Chicoutimi, apprit à nos sœurs
l’installation prochaine d’un évêché à Edmundston. Au mois de décembre de la
même année, en raison de la maladie, Mgr l’aumônier fut remplacé «pro tempore»
par son frère, le révérend père Marie-Antoine Roy, ofm. Cette âme pleine de
Dieu, sut apprécier et goûter le rayonnement eucharistique dans la chapelle
fréquentée par de nombreux et fervents adorateurs.
En la nuit de Noël de cette même
année, il écrivit à sa mère en lui parlant de la messe de minuit qu’il venait de
célébrer :«Cette nuit de Noël, je me serais cru évêque avec mes magnifiques
ornements dorés et ces nombreux enfants de chœur…» Il ne se doutait certes pas
que le 15 août suivant, il serait nommé et sacré évêque du nouveau diocèse
d’Edmundston.
Connaissant les dispositions
favorables de ce digne pasteur, la Supérieure de Chicoutimi, dans ses vœux du
Nouvel An, glisse délicatement quelques mots qui ne passent pas inaperçus.
L’évêque d’Edmundston souhaite lui aussi qu’un sanctuaire d’adoration soit érigé
dans son nouveau diocèse. Dès l’année suivante, il engage les Supérieures de la
communauté à faire les démarches pour qu’une fondation soit érigée le plus tôt
possible. Deux tentatives pour trouver un lieu où loger le nouveau Cénacle
aboutirent à un échec. Une troisième tentative en vue d’ériger une fondation
s’avérait encore sans succès lorsque les Servantes rencontrèrent Me Pichette,
avocat qui promit de prendre l’affaire en main.
Le 12 mars 1948, la communauté
faisait acquisition de la maison du Docteur Laporte et espérait s’y installer au
cours du mois de mai, mais les fondatrices provenant des maisons de Chicoutimi
et de Québec ne purent arriver qu’au au mois de juin. Située en face de la
Cathédrale d’Edmundston, Mgr Roy continua de veiller sur ses filles, qui
désiraient créer un Centre de rayonnement eucharistique en plein cœur de la
ville, facile d’accès pour tous afin de réchauffer et d’alimenter leur piété.
Mgr Roy exprimait sa joie d’accueillir les Servantes en son diocèse en disant :
«Les Servantes du Très Saint Sacrement seront des intermédiaires d’invocation et
de réparation entre le Christ qui veut se donner à nous tous qui avons besoin de
recevoir. C’est avec empressement que nous avons acquiescé à leur demande de
fondation, c’est avec joie que nous les accueillons dans le diocèse.»
Le 8 juin, les Servantes du Très
Saint Sacrement arrivaient à Edmundston et le lendemain elles furent accueillies
chaleureusement par Mgr Roy qui leur dit : « Je vous garde maintenant et au cas
où un de mes successeurs voudrait vous envoyer, je vais vous mettre sur mon
testament. Quand j’ai parlé à mon conseil de vous admettre au diocèse, j’ai vu
dans leurs yeux, non pas des paillettes d’or, mais du feu.»
Dans ces premiers temps d’une
nouvelle fondation, l’aide est précieuse de la part des voisins. Les bonnes
religieuses ‘Filles de la Sagesse’ ont prodigué le nécessaire et des
attentions qui ont touché les nouvelles arrivantes. Les religieuses’ Filles de
Marie de l’Assomption,’ qui oeuvraient à l’évêché, arrivaient souvent par
surprise avec Mgr Roy, pour apporter de bonnes choses faites de leur main ou de
riches produits du pays. Pendant l’une de ses visites impromptues, Monseigneur
dit aux religieuses : « Vous commencez dans la pauvreté, mes Sœurs, mais vous
verrez plus tard…» et son regard profond semblait lire dans un avenir heureux.
Le 22 août 1948, Mgr Roy
bénissait la résidence et la première chapelle des Servantes du Très Saint
Sacrement. À cette occasion, il a laissé à la communauté un cadre et sa photo au
bas de laquelle était écrit : «Aux Révérendes Servantes du Très Saint Sacrement,
traits d’union vivants entre le Christ eucharistique et le diocèse d’Edmundston,
bénédiction et paix.»
Le 27 octobre 1948, après
seulement trois ans d’épiscopat, Mgr Roy est foudroyé par une crise cardiaque et
décède trois jours après. Ce fut un coup terrible que fut la perte de cet évêque,
fondateur et père de la petite communauté et cela deux mois seulement après
l’inauguration. Son successeur Mgr J. Roméo Gagnon, fut également un père pour
la communauté qui connaissait dès se débuts, un rayonnement et une réponse
favorable de toute la population du Madawaska.
L’œuvre allait se développant et
le temps était venu de bâtir une chapelle plus grande pour convenir aux nombreux
adorateurs qui fréquentaient la chapelle qui s’avérait trop petite. Il fallait
aussi établir la Communauté dans des conditions plus adaptées à ses besoins.
En septembre 1958, il est décidé
que la Communauté doit trouver un autre emplacement. Mgr Gagnon lui offre
gracieusement un terrain sur la rue St-François. Les Soeurs habiteront
provisoirement une résidence appartenant aux Filles de Marie de l’Assomption,
sur la rue St-Jean, pendant la construction de leur nouveau couvent. L’année
1959, année centenaire de la Congrégation, se lève riche de promesses. Et c’est
le 20 novembre de cette année que la communauté prendra possession de sa
nouvelle demeure, située en un endroit plus éloigné des bruits de la ville.
Le 1er mai 1960, Mgr
Gagnon bénit la nouvelle chapelle qui est dédiée au Christ-Roi. Il est fier de
se savoir le plus grand bienfaiteur des Servantes du Très Saint Sacrement et
grand artisan de ce monastère de contemplatives adoratrices, le premier établi
aux Maritimes.
La communauté continue d’offrir
à la population un lieu de prière qui attire bon nombre d’adorateurs qui
fréquentent la nouvelle chapelle. Forte du soutien des gens de la région, ainsi
que des citoyens fervents et zélés du Maine, de l’autre côté du fleuve St-Jean,
traversant le pont international pour venir prier à la chapelle qui est ornée
sur la façade d’un immense Ostensoir illuminé, qu’on peut apercevoir à une
bonne distance aux alentours.
Aujourd’hui, la petite
communauté rassemble des hommes et des femmes de tout âge, pour continuer, à la
suite de Saint Pierre-Julien Eymard, la mission eucharistique toujours actuelle
et importante pour l’Église et la société de notre temps.
LA MISSION AUJOURD’HUI
en 2010 :
Dans l’ère post-conciliaire, nos Cénacles, nom donné à
nos maisons d’adoration, continuent d’être des points de référence pour la foi
locale, de véritables oasis de paix pour tous ceux et celles qui cherchent le
Seigneur dans la joie et les souffrances de la vie.
Dans le «Décret de la nouvelle Règle de vie», approuvée
le 2 juin 1983, la mission des Servantes du Très Saint Sacrement se définit
ainsi : «En union avec la Vierge Marie, la première Servante du Seigneur,
soumise à l’action de l’Esprit Saint, pour porter comme Elle du fruit qui
demeure, par la pureté de la vie, l’humilité de l’amour et la joie d’un entier
dévouement».
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