
Voix et images, vol. XXVIII, no 3, printemps 2002, p. 399-490
Ce dossier porte sur l’œuvre du romancier franco-ontarien Daniel Poliquin. Inaugurée en 1982 avec la parution du roman Temps pascal, cette œuvre compte jusqu’à présent six romans, deux recueils de nouvelles et un essai, sans compter une dizaine de traductions, qui vont de Jack Kerouac à David Homel. Elle a atteint à la reconnaissance du public et de la critique à partir du milieu des années 1990, donc au moment même de l’intérêt que porte la critique universitaire à la littérature franco-ontarienne comme objet d’étude et de la découverte enthousiaste de cette littérature à l’extérieur des frontières ontaroises. L’émouvante qualité des textes de Daniel Poliquin repose d’abord sur les talents de conteur du romancier, doué pour camper ses personnages, segmenter leur vie en anecdotes significatives, ménager des effets dramatiques ou humoristiques. D’autre part, l’auteur est parvenu à imposer une forte unité à l’ensemble de l’œuvre, à maintenir cette unité à partir d’un renouvellement, tout aussi habile qu’audacieux, de ses thèmes et attitudes de prédilection : l’identité, l’image du père, la conscience coupable, le déplacement. Cette unité est renforcée par le retour d’un roman à l’autre de certains des personnages et par la valorisation d’un lieu précis (la ville d’Ottawa).