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En vrac sur le Web aujourd’hui…

Je devrais prendre plus souvent le temps de partager mes découvertes. Mais le temps manque alors suivez mon compte twitter (@pgiroux), mon compte Google+ et mon compte Diigo. C’est là que j’indexe, commente et souligne ce que je découvre au quotidien!

J’ai repéré une seule ressource ce matin en faisant mon petit tour matinal. J’ajoute aussi une petite image intéressante…. 🙂

600 Ressources en Flash pour l’école.

Ça peut toujours être utile avec un TBI, pour faire une démonstration, illustrer un rapport, un document pédagogique ou un billet de blogue. C’est en français et c’est classé par catégorie (français, langues, maths, sciences…)

Découvert via @carrefour_edu (http://carrefour-education.qc.ca/sites_web_commentes/600_ressources_en_flash_pour_l%C3%A9cole)

Pour finir, cette image GIF de XKCD qu’il faut aller regarder directement sur le site. Elle a pour titre « 

Pourquoi je suis revenu à Clair en 2014

Je retourne à Clair encore cette année!

Pourquoi?

Ce n’est certainement pas parce que je manque d’activités ou de colloques auxquels participer. Pour un universitaire, les colloques et autres activités potentielles ne manquent pas! C’est bien plus souvent le temps et l’argent qui nous limitent…

J’y vais d’abord pour les contacts et les rencontres. À chaque année, peu importe les activités auxquelles je participe, je rencontre et discute toujours avec plein d’éducateurs/administrateurs/gestionnaires motivés, intéressés et engagés. Ensemble, nous questionnons/discutons/réfléchissons à propos de l’éducation, des TIC, de la gestion de classe, des politiques éducatives, de leadership, etc. Pour moi, c’est essentiel. C’est un contact privilégié avec des praticiens, des gens du milieu de l’éducation. Mais les gens à Clair ne sont probablement pas tout à fait représentatifs du milieu éducatif en général… Ils sont spéciaux!!! Ces gens font ou essaient de faire au quotidien ce que je présente et propose à mes étudiants. Les gens qui sont à Clair se questionnent par rapport aux TIC, intègrent le Web 2.0, exploitent leur EAP au quotidien, remettent l’éducation en question, participent aux changements, les questionnent et, parfois, les provoquent. À Clair, on fréquente des gens qui « brasse la cage » de l’éducation au quotidien!

Je vais aussi à Clair parce que c’est au Nouveau-Brunswick et que c’est un moment génial pour comparer nos systèmes éducatifs. Les participants proviennent plus ou moins pour la moitié du Québec (je n’ai pas compté, mais c’est probablement une approximation optimiste) et du Nouveau-Brunswicxk pour l’autre moitié. Selon notre province d’origine, nous vivons des problèmes et des difficultés différentes et nos collègues de l’autre province ont parfois des solutions à nous proposer. Parfois, ils vivent les mêmes difficultés et alors nous tentons de nous aider! À Clair, il y a aussi souvent des gens d’Alberta, d’Ontario et d’ailleurs. Tous travaillent au quotidien dans un système différent, mais tous ont le même objectif et la même passion… L’éducation! Nos discussions et nos échanges sont souvent TRÈS riches!

Je vais aussi à Clair parce qu’on y découvre des gens, des ressources, des outils et des exemples de réussite. Ça ne fait pas encore 2 heures que Clair 2014 est débuté et j’ai déjà découvert Presefy.com, ajouté plusieurs personnes à mon EAP (via Twitter) (EAP = Environnement d’apprentissage personnel), noté plusieurs idées auxquelles réfléchir et certaines à transmettre le plus rapidement possible à mes étudiants futurs enseignants.

Imaginez!!!! Je vais être ici pendant deux jours!!!!!

Vie réelle ou vie numérique? Quand un mot change tout!

Mettons d’abord ce billet dans son contexte…

D’abord, je suis professeur et chercheur. Je m’intéresse aux technologies éducatives. Dans ce domaine, les changements dans lesquels notre société est plongée me fascinent… Comme chercheur et professeur, j’observe, j’apprends, je questionne, je mets à l’essai, je compare, etc. J’ai la chance de pouvoir consacrer une grande part de mon temps à ces changements. Je considère être un observateur privilégié. Lorsque des gens autour de moi sont confrontés à l’intégration ou la présence des TIC, surtout dans le milieu de l’éducation, mais pas exclusivement, il arrive qu’on me consulte. Depuis deux ans, j’ai ainsi rencontré plusieurs milliers de jeunes et quelques centaines d’intervenants « jeunesse » (enseignants, animateurs de maisons de jeunes, infirmières, psychologues, travailleurs de rue, travailleurs sociaux, etc.) pour leur parler d’identité numérique. Je trouve que c’est une bonne porte d’entrée pour commencer à réfléchir à notre usage des TIC à une époque où nous utilisons de plus en plus de services 2.0 et d’outils requérant le stockage dans les nuages. L’identité, c’est quelque chose de personnel et, souvent, de savoir que l’usage du Web et des outils 2.0 peut nous toucher personnellement nous aide à le remettre en cause ou à l’apprécier plus justement…

Lorsqu’il est question d’identité numérique, j’explique presque toujours que nous laissons beaucoup de traces en ligne. Nous laissons certaines de ces traces volontairement, mais d’autres apparaissent sans qu’on le sache vraiment ou sans que nous ayons vraiment à intervenir. J’explique aussi presque toujours que ces traces sont plus ou moins permanentes et qu’elles ont la fâcheuse tendance à s’accumuler. À ce stade de la discussion, j’utilise souvent une analogie ainsi qu’une image que j’ai empruntée à Philippe Bushini sur son blogue (malheureusement, le billet en question ne semble plus en ligne!). L’image illustre très bien l’importance qu’il faut accorder à l’accumulation des traces nous concernant… cette accumulation permet à certaines personnes ou entreprises de très (trop?) bien nous connaître. On peut facilement imaginer que certains vont vouloir exploiter nos faiblesses ou jouer sur nos intérêts à des fins mercantiles…

Identité numérique bushini pointillisme

J’explique aussi souvent aux gens qu’Internet est une place publique où il y a beaucoup de gens que nous ne connaissons souvent du tout pas. C’est quotidiennement presque 3 milliards de personnes qui naviguent sur le Web. On ne les connait pas tous. Ils n’ont pas tous les mêmes valeurs que nous et certains sont très capables de réunir toutes les traces que nous laissons à gauche et à droite…

J’explique ensuite qu’Internet et les réseaux sociaux sont des environnements numériques qui n’ont rien de virtuel! Je constate que plusieurs personnes utilisent les deux qualificatifs (numérique et virtuel) comme s’il s’agissait de synonymes… C’est une grave erreur selon moi et c’est d’ailleurs la raison d’être de ce billet!

Lundi dernier, Mme Michelle Blanc a partagé un article de La Presse sur Google Plus. L’article en question avait pour titre « Quand on se met virtuellement les pieds dans les plats« . Après avoir lu l’article, j’ai laissé ce commentaire sur le billet de Mme Blanc:

Le titre est trompeur et erroné… On aurait dû écrire « Quand on se met numériquement les pieds dans les plats ». Comme universitaire, une partie importante de mon travail est le service aux collectivités. Depuis deux ans, je me promène dans les écoles, les CSSS, les maisons de jeunes, etc. pour parler aux jeunes et aux adultes de leur identité numérique, pour leur dire qu’elle existe et qu’elle est importante. Une partie importante de mon message est que les réseaux sociaux n’ont rien de virtuels! C’est la vraie vie. Les conséquences nous touchent « dans la vraie vie » comme le démontre cet article. Le titre choisi pour cet article entretient à mon sens la mauvaise conception qu’ont les gens que ce n’est pas « la vrai vie ». Numérique et virtuel ne sont pas des synonymes! Qu’on le disent clairement…

Le sens premier de « virtuel » est « Qui n’existe qu’à l’état de possibilité; possible, potentiel. » ou « Non matériel, intangible. » Malheureusement, lorsqu’il est question d’informatique, on accepte aussi que virtuel prenne le sens de « Qui n’a pas d’existence matérielle, mais qui est présent numériquement dans le cyberespace. » Je crois que c’est trompeur et dangereux. Pour la majorité des gens, le terme virtuel est associé à l’idée que ça n’existe pas pour vrai… Or, l’article de La Presse montre bien que les gestes que l’on pose sur la toile sont réels et ont une portée réelle. Ces gestes existent! Ils sont bien plus que des possibilités! Si l’article de La Presse ne vous convainc pas, prenez quelques instants pour méditer à propos de cette infographie produite par Microsoft pour résumer l’une de leurs recherches…

Cliquer sur l’image pour l’agrandir.
infographies Microsoft identité numérique

Les gestes que nous faisons en ligne sont peut-être supportés par un média numérique que plusieurs personnes n’arrivent pas à comprendre (mais utilisent tout de même!), mais il demeure qu’ils peuvent avoir des conséquences très concrètes et réelles! Et ça a toujorus été le cas. Ce n’est pas un changement qui se produit actuellement. De plus, comment peut-on encore qualifier Internet et les réseaux sociaux de virtuels en 2014 alors qu’ils sont devenus l’un des principaux supports de la vie sociale des jeunes et des adultes. (J’aurais pu citer plusieurs autres sources pour décrire l’importance d’Internet et des TIC aujourd’hui comme plusieurs travaux du CEFRIO ou ceux du PEW ou, encore, du réseau Habilomédias qui décrivent tous l’importance des TIC pour les jeunes ou les adultes.)

La même journée que j’ai publié mon commentaire sur Google+ à propos du titre que je trouve trompeur, Patrick Lagacé tweetait un appel à tous en lien avec l’une de ses chroniques:

A la fin de cette chronique, il y a un appel à tous sur nos vies numériques. Si ça t’inspire, écris-moi, cher lecteur plus.lapresse.ca/screens/468f-e…

Notez qu’à la fin de cette chronique, M. Lagacé utilise lui aussi l’expression « virtuel » d’une manière qui me déplaît. J’ai donc immédiatement et candidement répondu

@kick1972 en réponse à votre appel à tous.. c’est une erreur de comparer numérique et « vie réel » c’est la même chose! vie numérique = réelle

Nous avons ensuite échangé quelques tweets directs et je me suis engagé à écrire un billet sur le sujet pour lui expliquer ce que je pensais. Le format blogue me convenait bien… De plus, je pouvais le publier après en avoir parlé avec mes étudiants et utiliser ce billet comme prétexte pour revenir sur le sujet la semaine suivante… 🙂

J’espère que M. Lagacé et les autres comprendront mieux pourquoi je pense qu’il ne faut pas utiliser le terme « virtuel » quand on parle des réseaux sociaux… Mieux vaut les considérer comme numériques et réels! Il ne faut pas, non plus, entretenir chez les gens la croyance qu’ils ont deux vies distinctes, une en ligne et une « dans le vrai monde »…

Le retour des étudiants sur PédagoTIC

Je l’ai dit ici. J’ai décidé, avec Suzie (l’étudiante graduée qui donne le cours d’introduction aux technologies éducatives avec moi), de mettre fin à mon expérience avec une communauté fermée dans Google+ et de partager à nouveau mon blogue professionnel avec mes étudiants. J’aurais pu décidé d’utiliser Google+ en mode ouvert, cet outil aurait probablement répondu aux besoins de mon cours. PédagoTIC a cependant quelques avantages décisifs. Il est d’abord hébergé sur un serveur de l’UQAC sur lequel j’ai du contrôle et pour lequel on fait régulièrement des sauvegardes. Je ne risque donc pas de perdre des travaux. De plus, les travaux seront plus faciles à repérer sur PédagoTIC qu’au milieu d’un fil Google+ (le mien est surchargé et, même avec un hastag, les travaux du dernier trimestre me passaient parfois entre les doigts!). Aussi, PédagoTIC est déjà connu et lu par quelques personnes. Huit semaines, c’est court pour se construire une communauté de lecteurs. Les étudiants pourront donc bénéficier de ma communauté de professionnels de l’éducation.

Ça débutera cette semaine. Les étudiants ont exploré la compétence transversale sur les TIC et se sont familiarisés avec la compétences TIC de leur programme de formation. Il doivent maintenant réfléchir à tout ça, se présenter dans un premier billet et faire un premier bilan de leurs compétences technopédagogiques. Pour plusieurs, ça risque aussi d’être leur premier contact avec les blogues. Moi et Suzie les accompagneront. Ce sera une occasion intéressante de traiter plusieurs sujets comme la nétiquette, doit-on laisser ou non les jeunes publier « publiquement » à l’école, quelles difficultés et quels problèmes sont associés à l’évaluation de productions collectives et de productions publiques, comment utiliser le Web 2.0 en éducation, faut-il se soucier de l’identité numérique des jeunes et moins jeunes, doit-on censurer l’internet à l’école, etc.

J’espère que nous aurons droit à des textes inspirés et inspirants qui nous forcerons à réfléchir, argumenter, expliquer, etc. J’espère aussi que mon « village » m’aidera et commentera les productions des étudiants. (Je voulais utiliser encore l’expression « communauté », mais on dit que ça prend un village pour élever des enfants. Je me suis dit que c’était un peu pareil ici. Ensemble nous pourrons plus efficacement former ces futurs enseignants.)

Bon trimestre!

J’aime bien Google +, mais je retourne à mon blogue

En gros, au trimestre d’automne 2012, j’ai créé une communauté fermée qui rassemblait mes 108 étudiants. Il y a quelques traces ici et ici. J’avais identifié des thèmes chaque semaine et, occasionnellement, les étudiants devaient partager des travaux. J’espérais que les étudiants partageraient plus que les travaux obligatoires.

Le trimestre d’automne est terminé depuis quelques semaines. Au final, ça ne s’est pas passé comme je voulais…

J’ai publié plusieurs messages et partagé sur une variété de sujets en début de trimestre. Je voulais donner l’exemple du potentiel de la communauté… J’ai aussi commenté les messages des étudiants pendant plusieurs semaines. J’espérais réellement créer un mouvement d’engagement. Je misais sur l’expérience « sociale » des étudiants (majoritairement Facebook) et j’espérais que les étudiants comprendraient qu’ils étaient dans un environnement socioconstructiviste et qu’ils gagnaient à s’y investir. S’il ont compris, ça ne s’est malheureusement pas traduit par des gestes concrets. Oui, ils ont partagé lorsque c’était obligatoire, mais pas plus. J’estime qu’entre 10-15% des étudiants ont vraiment partagé, commenté et exploité la communauté pour apprendre. Au final, la grande majorité des étudiants sont demeurés spectateurs et plusieurs n’ont jamais été lire ce qui était partagé.

Le résultat ne me surprend pas vraiment. Ça ressemble assez à ce qui se produit quotidiennement sur les réseaux sociaux. Pourtant, il me semble que des futurs enseignants qui auront bientôt à travailler dans un environnement où le paradigme mis de l’avant par le programme de formation est socioconstructiviste devraient réaliser tout le potentiel associé à la participation à une communauté.

Qu’est-ce qui explique que ça n’a pas fonctionné?

J’ai probablement fait quelques erreurs…

Premièrement, je n’ai pas attribué de points pour la participation à la communauté. Les étudiants recevaient des points pour leurs travaux, mais pas à proprement parler pour la participation dans la communauté. L’attribution de points aurait peut-être favorisé l’engagement et aidé à créer l’habitude… J’ai cependant un malaise avec l’attribution de points. Comment distinguer entre  » Bravo pour ton billet! Je l’ai trouvé très intéressant. » et une réaction détaillée, argumentée, documentée et logique à ce même billet. L’auteur du premier commentaire va-t-il se décourager et limiter son engagement futur s’il reçoit une mauvaise note parce qu’il manque de profondeur? Ce n’est pas ce que je veux… D’un autre côté, j’enseigne à l’université et pas au primaire. Je m’attends de mes étudiants qu’ils soient en mesure d’argumenter et d’expliquer et le premier commentaire n’a définitivement pas le niveau souhaité même s’il a son utilité dans une discussion pour la motivation et l’estime de soi de l’auteur du billet! Bref, ce n’est pas simple…

Je considère ensuite comme une erreur d’avoir utilisé une communauté fermée. Je me suis ainsi privé des commentaires de plusieurs autres pédagogues réflexifs, des gens qui me lisent sur Google +, Twitter et PédagoTIC et qui auraient probablement pu émettre quelques idées et commentaires ou engager des discussions et des débats avec mes étudiants. Je pensais que ce serait plus facile pour les étudiants d’être entre eux… Mais je me suis retrouvé pratiquement seul à donner l’exemple et ça na pas été suffisant. Ma tâche aurait probablement été allégée dans un contexte ouvert, où il y a de nombreux exemples de professionnel de l’enseignement qui partagent… Si je compare avec mes expériences précédentes dans lesquelles mes étudiants publiaient ici, sur PédagoTIC, je crois que c’est gagnant d’ouvrir la communauté. Même si les étudiants se limitent à publier sur les thèmes obligatoires, ils peuvent au moins parfois vivre des échanges réels et signifiants avec des pédagogues expérimentés.

Utiliser Google + était peut-être aussi une erreur. D’abord, plusieurs étudiants n’ont pas de compte Google et ça les oblige à s’en créer un qui s’ajoute à leurs autres nombreux comptes! On me le souligne inévitablement (et avec raison!) lorsque je leur parle d’identité numérique. Ensuite, ça les oblige à apprendre à vivre dans un environnement nouveau. Ce n’est pas mal en soi, c’est juste que ça alourdit le processus d’appropriation et que ça limite peut-être leur engagement. Je suis partagé ici entre utiliser un outil qu’ils maitrisent déjà (comme Facebook) et que je n’apprécie franchement pas et faciliter l’engagement et faire découvrir un autre outil que j’apprécie plus… Je me demande s’ils auraient été plus engagés si nous avions utilisé Facebook? De plus, la procédure pour se créer un compte Google et le valider n’est pas complexe, mais c’est tout de même du temps de classe que je perds.

J’estime ensuite que de créer une communauté fermée a été une erreur sur le plan personnel puisque ça m’a obligé à gérer un élément de plus. Au final, j’ai moins partagé, publié et discuté sur Twitter, Google + et PédagoTIC. Chaque seconde investie dans la communauté de mon cours l’a été au détriment des communautés qui contribuent à mon développement personnel et professionnel. Il aurait certainement été plus efficace de contribuer dans un environnement ouvert. J’aurais ainsi pu contribuer à la fois aux communautés qui composent mon environnement personnel d’apprentissage et à la communauté de mes étudiants. L’utilisation d’un simple hastag aurait probablement pu faire l’affaire… Souvent, j’ai multiplié inutilement les publications, partageant sur Google +, sur Twitter et dans la communauté de mon cours. C’était une perte de temps et il s’est souvent produit des occasions ou je ne partageais qu’à mes étudiants ou que je les oubliais alors que ça aurait peut-être pu les intéresser. De plus, je ne suis pas certain que des étudiants vont faire le transfert de la communauté fermée à une autre communauté plus ouverte alors que chaque fois que j’ai utilisé mon blogue des étudiants s’en sont créé un ou ont créé un compte Twitter pour suivre certaines personnes qui avaient laissé des commentaires à l’une de leurs contributions sur PédagoTIC.

Au final, il y a plusieurs questions que j’aimerais poser aux étudiants de l’automne dernier:

  • Ont-ils bien compris la nature socioconstructiviste et l’utilité d’une communauté d’échange et de partage rassemblant des professionnels de l’enseignement?
  • L’engagement aurait-il été meilleur (en termes de quantité et de qualité) avec Facebook?
  • Que devrais-je faire pour maximiser l’engagement?
  • Ceux qui ont régulièrement lu, commenté et partagé dans la communauté vont-ils transférer cette habitude ailleurs?

Et dans le futur?

Et bien je retourne à mon blogue! J’ai un tout petit groupe ce trimestre et j’enseigne en équipe avec l’une de mes étudiantes graduées. Suzie, l’étudiante avec qui je vais faire équipe, a choisi le blogue. Elle a participé à la communauté Google + et au blogue par le passé et c’est elle qui a rédigé le détail du plan de cours. J’imagine que, comme moi, elle a conclu que l’expérience avec Google + n’était pas satisfaisante. PédagoTIC sera donc beaucoup plus animé durant les prochaines semaines. Les étudiants commenceront à découvrir l’univers des blogues dès cette semaine avec un premier billet dans lequel ils feront un bilan de leurs compétences TIC. C’est le début du trimestre… Ce sera donc un aperçu de leur perception initiale… C’est toujours intéressant ce genre de travail! Ce le sera d’autant plus que nos étudiants participeront à une enquête sur le sujet en début de cours… J’ai hâte de constater l’impact de leur participation à cette recherche sur l’appréciation de leurs compétences personnelles.

Bon trimestre hivernal à tous!

10 bonnes raisons pour bannir les stylos et les crayons de nos salles de classe

La motivation derrière ce billet est assez simple. Ça a commencé il y a plusieurs mois. Des collègues s’opposaient alors à l’usage des TIC dans nos salles de classe. C’est encore le cas, mais l’université a décidé de donner le choix et le contrôle aux enseignants (professeurs ou chargés de cours). Le débat est un peu mort ainsi puisque ceux qui n’en voulaient pas peuvent maintenant l’interdire dans leur plan de cours. Souvent, on me posait des questions à ce sujet. La mise en situation suivante résume bien ce qui se passait le plus souvent…

Collègue: Patrick, c’est ton domaine les TIC, est-ce qu’on devrait les permettre en classe? Est-ce que ça peut faire autre chose que déranger ces cellulaires et ces portables?

Moi: Évidemment! On devrait aider les professeurs et les chargés de cours à bien les intégrer. C’est très positif!

Collègue: Tu dis que c’est positif, mais il y a plein de recherches qui concluent que ça n’a pas d’impact ou que c’est négatif. Et dans ma classe, ça ne sert à rien d’autre que d’aller sur Facebook ou clavarder. Et puis quand ils prennent des notes, c’est très bruyant.

Moi: Ce qui est important, c’est comment on utilise l’outil. On peut mal l’utiliser ou bien l’utiliser. Si on l’utilise bien, les retombées sont positives. Si on l’utilise mal, les retombées sont négatives. Les TIC, c’est comme un marteau, on peut l’utiliser pour construire de belles choses ou pour briser des fenêtres… Lorsqu’on consulte la recherche, il faut s’attarder à la méthode de recherche (comment elle a été menée) et à l’usage qui a été fait des outils technologiques. Dans nos classes, il faut faire attention à quand et comment on l’utilise…

Après, le collègue partait ou changeait de sujet.

À la source de ce billet, il y a aussi mes étudiants. J’ai eu beau répéter chaque semaine depuis le mois de septembre, le travail de fin de session m’a prouvé que certains n’ont pas encore capté le message… Au moins, les étudiants sont ici pour apprendre et répéter fait partie de mon emploi! Stéphane Côté, en enseignant de 5e année, m’a un peu encouragé avec un de ses tweets, en me disant ceci:

Courage, ça prend de l’expérience sur le terrain pour apprécier ton message. Ils s’en rappelleront un jour, c’est certain!

Je vais donc continuer de répéter.

D’autres personnes ont aussi contribué à motiver ce billet dont plusieurs politiciens, des journalistes, des adultes qui n’ont pas d’enfants, des parents de jeunes adolescents et des adolescents. C’est grâce à vous tous si je milite maintenant activement pour le bannissement pur et simple des crayons de nos salles de classe!

Avertissement: Ceci est une parodie « pédagogique »… Il ne faut pas trop la prendre au sérieux! (Malgré que, parfois, j’aurais vraiment le goût de me servir de ces arguments juste pour voir la réaction des personnes avec qui je discute!)

Droit d’auteur: Je dois aussi vous avertir qu’il s’agit d’une traduction d’un texte de Mme Katie Stransberry. J’ai peut-être fait quelques ajustements mineurs, mais pour l’essentiel ce n’est pas moi l’auteur…

Selon un article paru sur MSNBC en 2010, 69 % des écoles secondaires interdisent les téléphones cellulaires. Vous auriez pourtant beaucoup de mal à trouver quelque part une école qui a décidé d’imposer une interdiction générale des stylos et des crayons. Voici 10 bonnes raisons de reconsidérer l’acceptation généralisée de ces instruments de distraction potentiellement dangereux.

  1. Les stylos et les crayons sont distrayants. Les cliquetis, le frottement, le tournoiement et le roulement de ces outils diaboliques peuvent conduire n’importe quel enseignant à la folie. Je me souviens d’une récréation très joyeuse passée à l’intérieure durant laquelle moi et mes collègues étudiants nous amusions à essayer de faire planter nos crayons récemment aiguisés au plafond de la classe… Que de plaisir!!! (Pour les étudiants évidemment!)
  2. Ces instruments d’écriture sont dangereux! J’ai encore un petit morceau de plomb incrusté dans la zone souple et charnue située entre le pouce et l’index. C’est un souvenir d’un combat à la mini-épée qui a eu lieu entre mon ami et moi en troisième année. Et, vous l’avez deviné, il a gagné!!!
  3. Les stylos peuvent être utilisés pour tricher. Maintenant que je suis à la tête d’une salle de classe au lieu de derrière un bureau d’élève, j’ai vu des techniques de triche très ingénieuse. Un étudiant a réussi à écrire une histoire complète de l’étude des médias sur le fond de sa chaussure. J’ai également trouvé des avant-bras couverts de mots de vocabulaire, des chevilles tatouées avec les définitions importantes pour l’examen et des mains teintes à l’encre bleue tellement tellement on y avait noté de réponses. Et tout ça a été fait avec un stylo!
  4. Ils sont incroyablement salissants. Les épluchures de crayons et les mines brisées que l’on a écrasées du pied ou trainées sous ses bottes salissent le plancher des salles de classe et noircissent le fond des sacs d’école de nos enfants inutilement. Les stylos remplis d’encre liquide bleue et rouge ne sont rien d’autre que des catastrophes qui attendent de se produire. Avez-vous déjà essayé de nettoyer le sac à dos d’un enfant ou un bureau de travail après qu’un stylo se soit brisé? Vous avez beau frotter à vous en user les mains, rien ne pourra faire complètement partir cette tâche!
  5. Les stylos et crayons peuvent être utilisés pour intimider d’autres enfants. Ces notes qui passent de main en main à travers les rangées de pupitres sont souvent bien plus sinistres que ce qu’il n’apparaît. Grâce à l’utilisation de ces outils d’écriture et au détournement des compétences acquises à l’école, les enfants ont le champ libre pour écrire et distribuer des messages qui utilisent un langage injurieux et un discours haineux. Il suffit de se souvenir des récents cas d’intimidation très médiatisés pour comprendre pourquoi il faut absolument sévir en regard de ces outils de communication qui peuvent ruiner l’enfance de nos jeunes étudiants…
  6. Les enfants vont tout simplement les utiliser pour jouer. Pendu, Tic-Tac-Toe, recherches de mots, mots croisés, et maintenant, la dernière folie : les sudokus. (Il y a aussi un jeu fort intéressant dans lequel il faut faire des traits sur une feuille quadrillée en donnant le moins d’opportunité possible à notre adversaire de compléter un carré.) Comment peut-on réellement s’attendre à ce qu’un étudiant normalement constitué garde son esprit centré sur ​​ses leçons quand il y a tant de distractions à un trait de crayon de lui?
  7. Les stylos et crayons de fantaisie provoquent inévitablement de la jalousie et d’autres problèmes du genre. Je me souviens en cinquième lorsque le jeune garçon qui était assis en face de moi est venu à l’école avec un nouveau paquet de stylos qui écrivaient à l’encre de couleur néon. Les couleurs étaient extraordinaires. Elles brillaient! Son père les avait ramenés d’un récent voyage en Floride. Ils étaient les plus cools et je les voulais, mais ils étaient trop chers pour moi et j’ai tristement dû m’en passer… Ne serait-il pas mieux d’étouffer ce genre de question dans l’œuf et d’éviter à nos enfants la souffrance de la privation en décrétant une interdiction généralisée sur les crayons et les stylos dans nos écoles?
  8. Il y a d’importants problèmes de santé associés à ces outils de communications et ils peuvent mener à la prise de mauvaises habitudes. J’ai un copain qui a dû porter des broches pendant 6 ans parce qu’il avait développé la mauvaise habitude de mâcher ses stylos et ses crayons en classe au primaire. Et imaginer l’impact que ça a dû avoir sur son système digestif!!!
  9. Ils mènent à l’adoption d’un comportement sédentaire. Avez-vous déjà vu un enfant qui court avec un crayon aiguisé ou encore un enfant écrire une note tout en jouant au ballon? L’écriture et l’exercice ne se mélangent tout simplement pas. La crise de l’obésité atteint des niveaux épiques. Soyons proactifs et enlevons vite ses stylos et ses crayons de mains potelées de nos enfants afin qu’ils puissent bouger.
  10. Ils peuvent être utilisés pour embarrasser les enseignants. Bien sûr, aucun enseignant ne veut voir ses gaffes apparaître sur ​​YouTube, mais une caricature habilement dessinée peut faire des dégâts autrement plus embêtants qu’une photo ou un vidéo. Au moins, la caméra capture des évènements réels, alors que les étudiants ont le champ libre pour créer de toutes pièces des images, du texte ou des histoires à propos de leurs professeurs lorsqu’ils utilisent des crayons et des stylos… Il n’y a pas de limite aux dommages qu’ils peuvent alors faire.

Espérons que ce billet de blogue ouvrira les yeux de la population aux dangers que représentent les stylos et les crayons dans nos écoles. Il est grand temps qu’on interdise ces outils dangereux des salles de classe.

Avec le sourire… 🙂

PAt 😉

Merci à Esther Boucher qui m’a fait découvrir ce texte à un moment où j’en avais vraiment besoin…

Défendre la formation aux TIC à l’Université!

Mon titre peut sembler illogique, mais c’est encore nécessaire en 2013!

Je prends 15 minutes pour rédiger un billet et rassembler quelques idées… J’espère quelles aideront un collègue qui doit défendre l’importance de la formation initiale aux TIC en éducation!

  • La majorité des pays ont attribué aux enseignants la responsabilité de former aux TIC à l’école en inscrivant cette compétence dans leur programme de formation.
  • Or, les futurs enseignants manquent de compétences à l’égard des TIC. La croyance populaire que tous les jeunes sont bons avec les technologies est fausse! Des études très nombreuses démontrent que les jeunes enseignants manquent cruellement de compétences essentielles à l’exploitation des TIC. (April et Beaudoin, 2006; Durnin & Fortier, 2008; Fournier, 2007; Gervais, 2004; Giroux & coll., 2011a et 2011b; Gagnon, Giroux, Cornut, & Lessard, à paraître; Karsenti & coll., 2007; Lebrun, Perreault, Verreault, Morin, Raby & Viola, 2007)
  • Selon plusieurs études, les parents sont peu associés au développement des compétences TIC (Piette, Pons & Giroux, 2007; Thirouin & Khattou, 2010; TNS-SOFRES, 2011). On ne peut donc pas se fier sur eux pour encadrer l’usage de ces outils.
  • Les jeunes sont de plus en plus branchés et mobiles… Dès le primaire, ils utilisent les TIC principalement à des fins de socialisation et de jeux (jusqu’à 25 heures par semaine!) (Lenhart, Purcell, Smith & Zickuhr, 2010; Media Awareness Network, 2001, 2005; Piette, Pons & Giroux, 2007; Rose & Webster, 2011; Thirouin & Khattou, 2010; Thivierge, 2011; Rideout, Foehr & Roberts, 2010). Avec l’adolescence, ils utilisent de plus en plus les TIC pour soutenir leurs apprentissages et réclament de l’aide de leurs enseignants (Voir l’étude du CEFRIO sur la Génération C et celles menées entre 2000 et 2005 par le réseau Éducation-Média).

Qui va apprendre à ces jeunes comment bien utiliser les TIC? Quelqu’un doit le faire! Sinon ils vont apprendre à utiliser les réseaux sociaux, le Web et les TIC seuls, sans encadrement… C’est la recette d’un désastre! Cyberintimidation qui mène à des problèmes d’estime de soi ou pire encore, dépendances à Internet ou aux jeux en ligne, vol d’identité et de données personnelles parce qu’elles auront été mal protégées…

Les TIC sont des outils puissants, mais ces outils sont dangereux!

Voici donc, en 15 minutes, comment je structurerais mon argumentation. Et vous, comment expliqueriez-vous l’importance de la formation initiale aux TIC? Avez-vous d’autres références à me recommander?

Mise à jour (le même jour!)

Jacques Cool propose un

L’apport réel des TIC?

Bonjour à tous!

Dure session… J’ai rarement écrit!

J’ai tout de même été actif en donnant trois cours au premier cycle et un au troisième cycle. J’ai aussi donné quelques conférences dans des écoles, à des intervenants du milieu de la santé et des services sociaux et lors d’un colloque réunissant des enseignants de la formation professionnelle. Au final, j’ai peu écrit sur PédagoTIC, mais j’ai continué de partager via mon compte Twitter (@pgiroux) et mon compte Google+ (+PatrickGiroux). J’ai aussi fait un test avec Google+ en créant une communauté privée pour mes 108 étudiants… J’ai d’ailleurs écrit deux billets précédemment à ce sujet (ici et ). Je vous en promet au moins un autre d’ici quelques semaines.

En attendant, j’ai besoin de votre aide… Mes étudiants ont un essai à faire sur le thème suivant: « L’apport réel des TIC en classe ou pour les enseignants ». Ils peuvent traiter le thème selon la perspective qui les intéresse. Je voudrais donner du « matériel à réfléchir » à mes étudiants sous la forme de témoignages ou d’exemples provenant de praticiens. À eux de faire des liens avec la théorie, d’exploiter et de formaliser le tout!

Vous pouvez donc m’aider de plusieurs manières. Vous pouvez laisser un commentaire au bas de ce billet. Pensez alors à nous informer de votre contexte (niveau, sujet enseigné si vous êtes un spécialiste, pays ou province où vous travaillez, etc.). Vous pouvez aussi m’envoyer un courriel (pgirouxatuqac.ca) avec votre témoignage. Si vous le désirez, on peut aussi prendre rendez-vous et je vous enregistrerai via ADOBE CONNECT. Vous pouvez aussi vous enregistrer à l’aide de votre webcam et m’envoyer le tout ou me le rendre disponible pour téléchargement via un service d’infonuagique de votre choix. Ou peut-être avez-vous un blogue sur lequel vous avez déjà écrit des billets en lien avec ce sujet? Pourriez-vous nous partager les liens de ces billets?

Voici, à titre de rappel, le sujet imposer pour l’essai: « L’apport réel des TIC en classe ou pour les enseignants ».

Vous pourriez probablement nous aider en tentant de répondre ou en nous donnant des exemples concrets en lien avec les questions suivantes:

  • Quels sont les avantages que l’on peut retirer de l’intégration des TIC en classe?
  • Quelles sont les limites à l’intégration des TIC?
  • Qu’est-ce qui limite l’intégration des TIC?
  • À quoi peuvent servir les TIC?
  • L’intégration des TIC: est-ce un problème pédagogique ou technique?

Voilà! Bonne semaine à tous!

TIC et gestion scolaire

Hier, j’avais la chance de rencontrer une quinzaine de directeurs d’école ou de personnes intéressées par l’administration scolaire. Je dis « la chance » car c’est rare que je croise ces gens. Mon parcours récent ne m’a pas guidé dans cette direction… Pourtant, ils peuvent être des alliés de taille dans l’intégration des TIC à l’école.

C’était une rencontre peu préparée en ce qui me regarde. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Ce n’était pas mon cours (j’étais invité par une collègue!) et j’ignorais tout de leurs besoins et de leurs intérêts.

Suite à une question, j’ai parlé du BYOD (Bring your own device) ou AVAN (apporter votre appareil numérique). J’aurais aimé en dire plus, mais voici quelques liens intéressants vers des billets de blogues ou des textes courts écrits par des éducateurs. Dans le second lien, Jacques Cool présentent une image qui donnent un exemple de règles à mettre en place pour que ce soit possible. Ça n’a pas à être compliqué, mais ça doit être clair et partagé par toute l’équipe-école! J’ajoute aussi une vidéo très intéressante sur le sujet…