Les perturbations à la surface terrestre auraient des effets sur les écosystèmes forestiers de la planète. Ces liens aussi étroits que surprenants ont été démontrés dans un article publié dans la revue Nature Geoscience, auquel a participé Sergio Rossi, professeur en écologie forestière au Département des sciences fondamentales et directeur du Laboratoire sur les écosystèmes terrestres boréaux (EcoTer).
L’étude, issue d’une collaboration entre la Chine, le Canada et l’Espagne, a analysé 4 685 chronologies de largeur de cernes de croissance des arbres, mesurées dans les régions terrestres soumises à une activité tectonique intense. L’équipe de recherche a comparé les chronologies de croissance aux événements sismiques des 120 dernières années en Amérique, en Europe, en Asie et en Nouvelle-Zélande. Les tremblements de terre étaient suivis par des modifications de la croissance et des changements dans la réponse des arbres aux précipitations. La modification des conditions hydrologiques des sites, l’érosion des sols et le lessivage des nutriments pourraient expliquer les nouvelles relations entre la croissance des arbres et les précipitations dans les écosystèmes secs et humides de la planète.
Sergio Rossi, ingénieur forestier et spécialiste de l’écophysiologie des arbres, est un pionnier des études sur la croissance des écosystèmes forestiers. Il s’intéresse à la biogéographie et à la valorisation de la ressource forestière dans un contexte de changement climatique.
Référence : Gao S, Liang E, Liu R, Lu X, Rossi S, Zhu H, Piao S, Peñuelas J, Camarero JJ (2024) Shifts of forest resilience after seismic disturbances in tectonically active regions. Nature Geoscience. https://doi.org/10.1038/s41561-024-01380-x