Finissante au doctorat en biologie, Marie-Pier Roussel a effectué sa soutenance de thèse le 9 juin 2025. Sous la direction de recherche d’Élise Duchesne (UQAC) et la codirection de Richard Debigaré (Université Laval), sa thèse a pour titre « Étude des adaptations du tissu et de la fonction musculaire induites par la progression de la dystrophie myotonique de type 1 et de leurs modulations par l’entraînement ».
Sous la présidence de Benoît Barbeau (UQAM), le jury d’évaluation était composé de Dorothy Barthélemy (UdeM) et de Michaël Bertrand-Charrette (UQAC).
Résumé de la thèse
La dystrophie myotonique de type 1 (DM1) est la dystrophie musculaire la plus fréquente chez l’adulte. Elle est causée par une répétition anormale de triplets CTG sur le gène DMPK, causant l’accumulation de foyers nucléaires d’ARN messager toxiques. La DM1 est caractérisée par des atteintes progressives multisystémiques où la faiblesse et l’atrophie musculaire en sont les signes cardinaux. À ce jour, plusieurs aspects des atteintes musculaires demeurent sous-étudiés et il n’existe aucune thérapie curative pour la DM1. Cette thèse s’inscrit donc dans la littérature croissante visant à mieux comprendre les atteintes musculaires dans le contexte de la DM1, tant du point de vue fonctionnel que cellulaire et moléculaire.
Premièrement, les propriétés métrologiques du bilan musculaire quantifié des extenseurs du genou ont été validées chez des hommes atteints de DM1. La fidélité intraévaluateur (Coefficient de corrélation intraclasse = 0,98) et la validité concomitante (corrélation de Spearman, ρ = 0,98) avec un appareil isocinétique se sont avérées excellentes. L’erreur standard de la mesure a été évaluée à 1,05 Nm et le changement minimal détectable à 5,92 Nm.
Ensuite, l’évolution des déficiences musculaires a été évaluée sur une période de trois ans chez une cohorte de 23 personnes atteintes. Au niveau clinique, seulement quelques changements significatifs dans la performance aux tests de fonction musculaire ont été mesurés. Pourtant, la force a, quant à elle, diminué significativement dans la majorité des groupes musculaires évalués. Par ailleurs, il a été démontré que le phénotype clinique influence significativement le rythme de déclin des performances aux tests évaluant la fonction et la force musculaire. Au niveau fondamental, l’analyse des biopsies musculaires a permis d’établir une corrélation significative entre le changement de force musculaire et le changement de taille des fibres musculaires de type 1 (ρ = 0,483) ainsi qu’avec un indicateur de la présence anormale de fibres atrophiques de type 1 (ρ = -0,514). De plus, le changement de pourcentage de noyaux présentant des foyers nucléaires sur trois ans a été expliqué à 44,1 % par le pourcentage initial de foyers nucléaires et la participation à un programme d’entraînement en force. Enfin, il a démontré que le changement de force musculaire maximale corrèle fortement avec le changement d’une protéine indicatrice d’autophagie (ρ = -0,773).
Finalement, de nombreux bénéfices d’un programme d’entraînement en résistance de 12 semaines aux membres inférieurs ont été mesurés chez des hommes atteints de DM1. À la fin du programme, les participants ont significativement augmenté la force maximale des extenseurs du genou et leurs charges maximales pour une répétition à l’ensemble des exercices réalisés au cours du programme. Ils ont aussi augmenté leur vitesse de marche et le nombre de répétitions au test 30 secondes assis-debout. Après la fin du programme d’entraînement, la force musculaire maximale des extenseurs du genou a été maintenue à trois mois et a significativement diminué à six mois.
Félicitations à Marie-Pier Roussel pour la soutenance de sa thèse de doctorat!