Originaire de Caen, en France, c’est en 2015 que Justine Valtier effectue son premier séjour à Saguenay alors qu’elle réalise un échange étudiant à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Rapidement, elle est séduite par l’effervescence culturelle et tombe sous le charme de la région pour son bassin culturel foisonnant qui lui laisse entrevoir la possibilité de se professionnaliser dans son art.
En 2016, elle décide donc de revenir en région et s’inscrit à la maîtrise en art, à l’UQAC. « J’étais très focalisée sur cette idée de me professionnaliser et rapidement, j’ai commencé à faire de la recherche et à devenir assistante de cours pour différents professeurs, dont Marcel Marois, qui est devenu ensuite mon directeur de recherche. Cette rencontre a d’ailleurs été bouleversante, car du maître à l’élève, nous avons développé une relation amicale qui nous permettait d’échanger sur la création, d’artiste à artiste », relate-t-elle.
L’école de la vie
Ce qu’elle retient par-dessus tout de son expérience à l’UQAC c’est d’avoir eu cette chance de pouvoir se tromper, de prendre des risques et d’expérimenter. Cette peur de l’infini possible s’est avérée très révélatrice, puisque d’avoir la possibilité d’échouer signifie pour elle de se relever et d’en sortir grandie. « L’université c’est en quelque sorte l’école de la vie », partage-t-elle.
En terminant sa maîtrise, elle se voit proposer une charge de cours à l’UQAC, qu’elle endossera pendant les quatre années suivantes. Dans la même séquence, elle accepte un poste comme adjointe au centre d’artistes, le LOBE duquel elle deviendra directrice générale pendant près de trois ans et demi. « Tout s’est débloqué rapidement pour moi, mon but initial n’était pas nécessairement de poursuivre ma carrière à Chicoutimi, mais tout s’est mis en place pour que j’y demeure. Mon expérience au LOBE a été une belle école, puisque j’ai appris tout l’arrière du décor du milieu artistique, notamment les subventions et le côté plus administratif », précise l’artiste.
Renouer avec la création
Ayant toujours nourri en parallèle une passion pour le cinéma, elle décide, en 2022, de devenir consultante pour la boîte de production Saint-Fortuna Films pour laquelle elle s’occupera, notamment, de la coordination des tournages.
En 2023, le téléphone commence à sonner, elle est approchée pour soumettre sa candidature pour rejoindre le Festival Regard à titre de directrice générale et artistique de l’événement cinématographique. Contre toute attente, elle obtient ce poste qu’elle n’espérait pas et qui lui permet de mettre à profit toutes ses connaissances de gestion acquises au LOBE. Il lui offre également l’opportunité de se replonger dans la création en mettant à contribution sa vision de l’art qu’elle continue d’ailleurs de nourrir grâce à ses nombreux voyages.
En outre, elle porte toujours en elle tout son bagage académique ainsi que ses relations significatives qu’elles continuent de chérir avec ses professeurs, comme avec ses étudiants. « C’est important pour moi de rester proche de l’université et de créer une synergie avec la communauté étudiante d’artistes. La transmission et le partage sont des valeurs qui me sont chères », termine-t-elle.