Partenariats stratégiques et développement international
Cet axe regroupe les recherches visant à étudier le rôle de la coopération internationale dans la mise en place de solutions aux enjeux et défis du développement de l’Afrique dans le contexte de la mondialisation. Le LÉRAA cherche à comprendre les dynamiques engendrées par les différents partenariats entre les institutions internationales et les pays africains.
Les orientations suivantes sont retenues :
- l’évaluation des partenariats passés et en cours entre les différents acteurs de la coopération internationale ;
- l’accompagnement à l’élaboration, à l’exécution et au suivi des programmes de développement financés par les bailleurs de fonds ;
- l’évaluation des projets et programmes de développement international ;
- l’adéquation et l’appropriation des projets de développement par les communautés locales.
Le développement a été abordé sous plusieurs angles par diverses théories. Pour les tenants de la théorie de la dépendance, le monde en développement, dont fait partie l’Afrique, souffre : de l’instabilité économique et politique ; de la faiblesse des revenus et de la croissance ; de l’inégalité, la pauvreté, le chômage, et la dépendance financière à l’égard des pays développés ; et, de la spécialisation dans la production des matières premières et sa marginalisation dans les échanges mondiaux. Plusieurs facteurs expliquent cette situation parmi lesquels la structure productive très peu développée et les carences en matière de gouvernance.
Sous l’égide des organisations internationales telles que les institutions financières internationales, les agences et programmes spécialisés des Nations unies, les organisations et agences nationales pour le développement et les autres organisations intergouvernementales, un ensemble d’actions (Programme d’ajustement structurel, aide au développement, privatisations, réformes commerciales…) ont été entreprises pour s’attaquer à ces défis et aux enjeux de développement.
La Banque mondiale et ses institutions affiliées participent aux missions de lutte contre la pauvreté en aidant les populations locales africaines à se prendre en charge et à maîtriser leur environnement par la fourniture des ressources, la transmission des connaissances, le renforcement des capacités et la mise en place des partenariats dans les secteurs publics et privés. Du côté du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la mise en place des Objectifs du millénaire pour le développement et les engagements pris par les gouvernements des pays africains en 2000 lors du sommet du Millénaire sont des cadres de références dans les stratégies de réduction de pauvreté en Afrique.
Dynamiques spatiales et développement territorial en Afrique
Cet axe de recherche a pour objectif d’analyser et de comprendre le développement de l’Afrique à partir des mécanismes de régulation et de la dynamique d’acteurs sur un territoire. Les recherches permettront une meilleure compréhension des phénomènes identitaires et culturels, l’appropriation des territoires par les différents acteurs et l’analyse des cadres sociopolitiques. Plus spécifiquement, une meilleure compréhension de plusieurs enjeux et défis de développement territorial à partir des orientations suivantes :
- les modalités de régulation de l’action collective sur un territoire : la décentralisation et la gouvernance locale en Afrique ;
- l’appropriation du territoire par les différents acteurs : empowerment et développement local en Afrique ;
- les impacts de la structure productive sur le développement territorial ;
- les dynamiques territoriales et leurs impacts sur le développement local.
Puisque beaucoup de politiques, programmes et projets de développement n’ont pas donné les résultats escomptés, le LÉRAA pense, dans le cas de l’Afrique, à promouvoir une approche territoriale du développement. Les contraintes actuelles liées à la mise en œuvre des politiques de décentralisation dans certains pays d’Afrique, les limites de la gouvernance territoriale, les déficiences liées à la non-participation des communautés locales dans les processus de prise de décision, les inégalités sociales, la métropolisation avancée, l’exode rural, la pollution urbaine, les problèmes de santé et de sécurité, sont, entre autres, des problématiques actuelles de développement territorial en Afrique.
Développement durable et équité sociale en Afrique
Cet axe aborde les enjeux et défis du développement durable en Afrique sous l’angle de l’équité et de la justice sociale. En d’autres termes, comment les politiques publiques de développement intègrent les besoins et aspirations des populations locales ? Dans cet axe, les orientations suivantes sont retenues :
- les inégalités territoriales et l’équité spatiale ;
- les inégalités sociales et les dynamiques urbaines ;
- la gestion de l’environnement et les inégalités écologiques ;
- les conflits autour de la gouvernance des ressources naturelles.
Selon le Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés (2006), « Le développement dénote un processus et exprime par son origine étymologique l’action d’un déroulement, d’un déploiement. Il apparaît dans le vocabulaire économique au milieu du 20ième siècle pour exprimer une idée déjà ancienne, celle des transformations économiques et sociales nées de la révolution industrielle, ainsi qu’une réalité qui ne cesse de s’affirmer : le creusement des écarts dans les richesses et les niveaux de vie des populations à l’échelle du monde. Le développement englobe à ce titre le terme croissance, au contenu seulement économique en lui ajoutant des dimensions sociales et culturelles ».
Les inégalités découlant des disparités de revenu, de niveau d’éducation, d’accès aux services de santé, de la disponibilité des infrastructures d’assainissement et de gestion des déchets sont au cœur des problématiques de développement durable dans les pays d’Afrique. Pour quantifier les inégalités, celles-ci sont souvent calculées comme des différences observées sur une ou des variables entre pays, entre régions, entre territoires ou entre individus dans un environnement donné. L’inégalité est associée à la faiblesse du revenu familial ou encore à un taux de chômage élevé (Dugas, 1988). Certains travaux se sont intéressés à la problématique de la qualité de l’environnement au niveau mondial (Meadows et al. 1972).
Les Agendas 21 de Rio, les différents Sommets de la Terre ayant eu lieu par la suite, les traités et accords relatifs aux changements climatiques, la Convention sur la biodiversité ont été des cadres de référence pour l’ensemble des pays du monde, notamment pour les pays africains. Cependant, les résultats en développement durable et en équité sociale sont difficilement mesurables. Le CRDI, par sa stratégie de gestion équitable des ressources, développe des outils au profit des couches vulnérables dans les communautés locales des pays africains.
Développer des recherches sur l’équité sociale et le développement durable en Afrique à l’UQAC témoigne de l’importance accordée dans l’éthique de la recherche universitaire au service d’un développement harmonieux dans les pays pauvres. L’équité sociale stimule le sens de la participation, de la concertation, de la solidarité et de la démocratie au sein des territoires au profit des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux et des enfants pour une meilleure qualité de vie et un épanouissement.
Santé, éducation, genre et développement en Afrique
Les recherches sur le rôle de l’éducation, la santé, l’égalité entre les sexes dans le développement pourront alimenter pertinemment les réflexions pour une croissance et un développement des populations africaines. Par ailleurs, on peut noter que ce sont les secteurs sociaux les plus importants pour l’éradication de la pauvreté. Les orientations retenues dans cet axe de recherche sont :
- les relations entre la santé et le développement économique et social en Afrique ;
- le rôle de l’éducation dans la formation du capital humain en Afrique ;
- la parité comme préalable au développement équilibré des communautés africaines.
Plusieurs organismes internationaux soutiennent qu’un meilleur état de santé d’une population donnée conduit à une meilleure croissance ; car des populations en santé sont de meilleurs travailleurs. Selon la Commission macroéconomie et santé (CMS, 2003) de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les liens entre santé et développement économique ne sont plus à démontrer, et une amélioration sensible de la situation sanitaire est un préalable indispensable pour permettre aux pays en développement de rompre le cycle de la pauvreté. De même, l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE, 2004) souligne que la bonne santé de la population facilite le développement par le jeu de divers mécanismes.
La littérature constate en effet une forte corrélation entre éducation et pauvreté, et l’objectif numéro 2 du Millénaire est d’assurer une éducation primaire pour tous. Dès 1990, le Rapport sur le développement dans le monde de la Banque mondiale, consacré à la pauvreté, montrait, à partir de nombreux travaux des années 70 et 80, que l’acquisition de connaissances accroît aussi bien le salaire que la productivité du travail dans l’agriculture et dans le secteur informel.