Bien que son enfance fut bercée par les films de Disney, rien de ne laissait présager, qu’un jour, Pascale Lepage-André allait rejoindre le monde de l’animation 3D en endossant une profession des plus rarissimes : celle d’artiste layout. Travaillant actuellement pour le studio de renom Bardel Entertainment à Vancouver, comme superviseure au layout, le parcours de Pascale semble tout droit tiré d’un film, alors qu’une série d’opportunités se sont présentées à elle, à l’image d’un scénario où chaque séquence s’emboîte pour en arriver à une fin heureuse.
À la recherche d’un domaine d’étude qui corresponde à sa personnalité, à la fois créative et méthodique, elle décide à l’époque de quitter Montréal, sa ville natale, pour entreprendre des études collégiales au Cégep de Jonquière, en Art et technologie des médias. Durant sa formation, elle développe un intérêt marqué pour le montage. Elle décide donc, au terme de ses trois années d’études, de repartir dans la grande ville pour y travailler comme assistante au montage.
Puis, c’est lors d’un voyage au Japon qu’elle vivra une grande introspection l’amenant à se questionner sur son avenir. Elle décidera finalement de poursuivre ses études en rejoignant, en 2010, l’École des arts numériques, de l’animation et du design (NAD) de l’UQAC, dont le campus est à Montréal. Situé au cœur même de la métropole, le NAD est un véritable point de convergence pour les entreprises du domaine de l’animation 3D reconnues mondialement.
« Le NAD est un univers très spécifique, je me souviens des affiches de films et de jeux vidéo qui placardaient les murs du campus. Il s’agissait de réalisations d’étudiants qui avaient fait leur place dans les plus grands studios d’animation. Nous n’avions pas l’impression d’être dans une université, mais plutôt dans un environnement professionnel et stimulant », se remémore-t-elle.
Au cours de sa première année d’études universitaires au baccalauréat en animation 3D et en design numérique (maintenant nommé baccalauréat en animation 3D pour le cinéma), elle fait la découverte d’une profession insoupçonnée : artiste layout. « Peu de personnes graduent dans ce domaine puisqu’il combine des connaissances en tournage réel, mais également de la chaîne de montage en animation. J’étais d’ailleurs la première bachelière à graduer dans cette spécialité. Ce qui est intéressant avec le programme de l’UQAC, c’est que nous explorons toutes les facettes de la chaîne de montage, des effets spéciaux à l’éclairage en passant par la modélisation. Nous pouvons donc comprendre tous les aspects de la création », explique l’artiste.
Alors qu’elle entame sa dernière année d’études, elle commence à appliquer comme apprenti pour des grands joueurs tels que Pixar, Disney et Sony. « Le NAD m’a mis en connexion avec le milieu du travail, à partir du moment où j’ai commencé mes études, la possibilité de voir plus grand s’est révélée à moi » ajoute-t-elle. Ses études à l’École NAD lui auront par ailleurs permis d’enrichir son portfolio professionnel, véritable porte d’entrée sur le monde du travail.
Elle aura ensuite la chance de parfaire son expertise au sein de plusieurs entreprises en participant à une multitude de projets, dont Le Petit Prince (2016) et Ballerina (2016), pour ne nommer que ceux-là.
En 2016, elle reçoit l’appel tant espéré; celui de Walt Disney Animation Studio qui l’engage à titre d’apprentie. Elle travaillera du côté de Los Angeles et ailleurs aux États-Unis jusqu’en 2023, développant son expertise comme artiste layout dans des productions à succès comme Espions Incognito (2019), Encanto-La fantastique famille Madrigal (2021) et finalement, Monstres Inc. au Travail (2024).
De retour au Canada, elle est engagée comme superviseure au layout chez Bardel Entertainment. Cet emploi lui permet de mettre à profit toutes les connaissances acquises lors de ses années d’études quant à la compréhension de chaque aspect de la création qui composent la chaîne de montage. « Être au bon endroit, au bon moment », Pascale Lepage-André attribue une grande partie de son parcours à un heureux hasard de circonstance redoublé d’une volonté de s’accomplir dans un domaine qui allait combiner son amour du montage à ses compétences créatives.