Pascal Michel avait l’habitude d’être un « éternel décrocheur ». Même si ses mille passions s’amenuisent habituellement au bout d’une demi-année chacune, l’une d’elle continue de l’animer depuis une quinzaine d’années : la trois dimension (3D). Diplômé en 2012 du baccalauréat en animation 3D et design numérique de l’École des arts numériques, de l’animation et du design de l’Université du Québec à Chicoutimi (NAD-UQAC), Pascal Michel se considère chanceux d’avoir réussi une carrière dans le monde de la création numérique interactive. À titre d’architecte logiciel, il conçoit des projets technologiques de grande envergure au sein de Moment Factory, une entreprise reconnue mondialement pour ses installations multimédias.
Découvrir sa voie
Avant d’atterrir à l’École NAD-UQAC, Pascal Michel a d’abord virevolté d’un emploi à l’autre, puis a enchaîné avec des études en relations industrielles, inachevées. Il occupe son temps sans réel objectif, notamment en jouant à World of Wordcraft. À 28 ans, celui qui a toujours eu un côté artistique réalise que les jeux vidéo, « ça pouvait être une job »! Suivant son intérêt pour la techno, il obtient une attestation d’études collégiales (AEC) en animation 3D au Collège Bart à Québec, et prend un réel plaisir à animer des petits bonhommes. Il déménage ensuite à Montréal et tente sa chance en envoyant quelques CV, mais celle-ci lui échappe sans cesse : son portfolio est encore trop mince et son expérience, insuffisante. En quête de perfectionnement, il découvre l’École NAD-UQAC, qui proposait un certificat en animation 3D; à l’époque, le baccalauréat n’existait pas encore, et il finit par en intégrer la première cohorte.
Comme projet de fin d’études de baccalauréat, Pascal Michel et ses collègues décident de se lancer dans la mise en place d’un jeu immersif dans le dôme de la Société des arts technologies (SAT) de Montréal. Avec l’appui de professeurs de l’École NAD-UQAC, les jeunes diplômés continuent à travailler sur leur projet après leur études, dans un local à l’École. Pascal Michel se fait remarquer par Moment Factory, qui cherchait à agrandir son équipe de développeurs interactifs. Il intègre l’entreprise comme artiste 3D. Mais puisque Moment Factory ne compte encore qu’une petite équipe, il est rapidement amené à apprendre sur le tas et à se familiariser avec la programmation, pour répondre aux besoins de l’entreprise. Alors que l’effectif s’agrandit, Pascal Michel devient ensuite chef d’équipe. Il occupe ce rôle pendant environ cinq ans, appréciant l’accompagnement et le recrutement, mais s’éloignant de la techno. Voulant revenir à ses anciennes amours, il laisse sa place en 2023 pour prendre le titre d’architecte logiciel, reprenant le développement des jeux augmentés, une série d’expériences interactives exploitant la détection de mouvement avec des lumières.
Travailler chez Moment Factory signifie composer avec une grande diversité de projets et de technologies. Au fil des années, Pascal Michel a contribué à des projets emblématiques, tels que l’illumination du pont Jacques-Cartier et différentes installations interactives dans des musées, notamment
Compétences, collaborations et maturité
En plus d’avoir développé des connaissances techniques, Pascal Michel est d’avis que ses études à l’École NAD-UQAC lui ont permis d’acquérir la maturité nécessaire au marché du travail. D’autant plus qu’il a travaillé en recrutement lorsqu’il était chef d’équipe, il réalise toute l’importance de la formation universitaire. « Tu as du temps en trois ans de mettre en pratique les notions que tu apprends, puis ça fait que tu es mieux préparé quand tu arrives sur le marché du travail, parce que tu as eu le temps de te faire la main. […] Quand tu es à l’université, c’est sérieux. Tu acquières une maturité […] quand tu es dans un programme universitaire de cette envergure-là, puis ça démontre aussi ton dévouement », affirme-t-il. Avec les travaux d’équipe, Pascal Michel a pu apprendre des compétences qui lui servent encore, soit mettre en commun des idées, expliquer les siennes, discuter et prendre la critique.
De l’École NAD-UQAC, Pascal Michel se remémore une ambiance collaborative, où se retrouvent des étudiants de toutes les tranches d’âge et de tous les parcours. Il garde de précieuses amitiés avec d’anciens étudiants et des professeurs, qu’il continue de côtoyer. Tous ces gens, qui travaillent sur des projets audacieux, l’ont toujours beaucoup impressionné. Ses modèles sont devenus ses pairs et il s’aperçoit aujourd’hui que grâce à eux, il fait maintenant partie de « ce monde-là »! « Je pense que quand tu es à ta place, les affaires arrivent un peu toutes seules. Il faut juste que tu y mettes un peu de ton cœur, puis les choses vont avancer », souligne-t-il avec le privilège de continuer à faire ce qu’il aime. Pascal Michel est la preuve qu’il n’y a pas de chemin linéaire vers le succès, mais qu’avec de la curiosité et du travail, tout devient possible.