Les études supérieures génèrent souvent un stress important chez les personnes étudiantes. Motivées par l’obtention d’un diplôme ouvrant la voie à la carrière de leur choix, elles doivent composer avec la pression liée à leur désir de réussite. Pour certaines personnes, réussir leurs études est essentiel pour accéder à un emploi, bénéficier d’un soutien financier ou maintenir leur statut de citoyen canadien. Elles peuvent alors être tentées de dépasser les limites académiques pour arriver à réussir un cours ou à atteindre la diplômation, certaines allant même jusqu’à la tricherie.

Qu’est-ce que la tricherie aux études supérieures?

Certains confondent parfois le plagiat et la tricherie. Ainsi, avant d’aller plus loin, il est nécessaire de définir et de différencier ces deux concepts.

Le plagiat

Dans le manuel de gestion de l’UQAC, le plagiat est défini comme étant une « utilisation totale ou partielle de la production d’autrui en la faisant passer pour sienne ou sans en indiquer la source » (1).

Le plagiat est surtout observé dans la réalisation de travaux et fait ainsi référence au fait qu’une personne s’approprie les idées ou les propos d’autrui sans citer ses sources. Il peut se résumer par le fait de paraphraser des textes, de faire des travaux en équipe et de faire croire qu’ils ont été réalisés de manière individuelle, créant ainsi des écrits similaires (2,3). Certains mentionnent également l’existence de l’autoplagiat, qui se définit par la réutilisation par les personnes étudiantes de travaux ayant déjà été remis à d’autres personnes enseignantes (2,3). Bien que parfois involontaire, le plagiat demeure une faute qui est sanctionnée dans les établissements d’enseignement supérieur.

La tricherie

La tricherie est plutôt évoquée dans le cadre d’évaluations et d’examens et elle implique un gain, soit l’augmentation des chances de réussite (4). Alors qu’elle peut être résumée par le fait de donner ou de recevoir de l’aide pour la réalisation des examens et des évaluations sans en recevoir l’autorisation (3), il est indiqué dans le Manuel de gestion de l’UQAC que la tricherie peut être sous-divisée en plusieurs actions, soit :

  • La possession ou l’obtention par vol, manœuvre ou corruption de questions ou de réponses à un examen;
  • L’obtention, sous quelque forme que ce soit, de toute aide non autorisée notamment pour un examen ou un travail faisant l’objet d’une évaluation;
  • La possession ou l’utilisation de tout document ou matériel non autorisé préalablement, pendant une évaluation ou lors de la réalisation de travaux, incluant le recours aux outils informatiques ou moyens;
  • La substitution de personne ou l’usurpation d’identité;
  • La diffusion négligente ou la mise à disposition intentionnelle de contenus en lien avec des évaluations, incluant des questions et réponses d’examen, ou de matériel issu d’une production personnelle ou d’équipe, en tout ou en partie, ayant pour conséquence de faciliter la réalisation d’une infraction au sens de la présente Politique.

(Extrait tiré du Manuel de gestion de l’UQAC)

La tricherie peut donc revêtir de nombreuses formes et il importe, pour les personnes enseignantes, de connaître les points de vigilance en ce qui a trait aux facteurs de risque, à la détection et à la dénonciation. Les sujets qui seront abordés dans ce dossier thématique sont la prévention, la détection ainsi que la sanction.

 


Sommaire

1. La prévention →
2. La détection →
3. La sanction →


 

1. La prévention

Diminuer les facteurs de risque, se questionner sur les manières de détecter la tricherie et comprendre le processus interne menant à des sanctions dans les cas de tricherie reconnue.
Facteurs qui peuvent induire la tricherie

Pour tenter de réduire la tricherie, il est crucial de comprendre les facteurs qui peuvent inciter à y recourir. Ces facteurs peuvent être regroupés en quatre groupes distincts, soit les facteurs pédagogiques, institutionnels, intrinsèques et extrinsèques (5). Pour chaque facteur de risque, une solution est proposée pour mener à une réflexion éclairée sur les pratiques.

  • Facteurs pédagogiques
  • Facteurs institutionnels
  • Facteurs intrinsèques
  • Facteurs extrinsèques

Les facteurs de risque pédagogiques sont liés à l’enseignement et à l’évaluation (6, 7).

  • Pondération élevée des évaluations
    • Les évaluations ayant une forte pondération par rapport à la note finale peuvent augmenter la pression et accroître la propension à tricher. Lorsque peu de travaux sont comptabilisés, l’échec à une évaluation met en péril la réussite du cours, avec des conséquences sur la durée des études, les frais d’inscription et le dossier académique de la personne étudiante. 
    • Solution : Introduire plusieurs travaux ou évaluations de moindre pondération pour réduire la pression et limiter ainsi les risques de tricherie (5).
  • Clarté des consignes
    • Des consignes floues peuvent amener certaines personnes à interpréter différemment les attentes de l’évaluation, augmentant ainsi le risque de comportements inappropriés (8).
    • Solution : Fournir des consignes précises et détaillées pour chaque évaluation, même dans le cas d’un examen traditionnel, afin de réduire les ambiguïtés et d’éviter les interprétations erronées.
  • Perception de l’équité 
    • La tricherie peut être perçue comme un moyen de rétablir une « équité » dans des situations où quelqu’un se sent désavantagé (par exemple, une évaluation jugée trop difficile ou peu en lien avec le cours).
    • Solution : Encourager la transparence des critères d’évaluation, organiser des séances de révision et être à l’écoute des retours des personne étudiantes sur la difficulté du cours.
  • Type d’évaluation
    • Les examens de mémorisation peuvent encourager la tricherie, contrairement aux évaluations axées sur la compréhension. 
    • Solution : Privilégier les examens à livre ouvert ou les évaluations qui autorisent l’utilisation des notes de cours pour favoriser l’application des connaissances plutôt que la mémorisation.

Plusieurs idées concrètes d’évaluation sont présentées dans la section : Conception des évaluations

Les facteurs institutionnels (5) comprennent la réponse institutionnelle et la charge de travail. 

  • Réponse institutionnelle
    • La réaction des institutions face à la tricherie peut influencer son occurrence. Certaines institutions sont perçues comme plus tolérantes envers les manquements. 
    • Solution : Appliquer des mesures de supervision renforcée lors des évaluations, car les personnes qui se sentent observées ont moins tendance à tricher. De plus, établir des règles strictes et explicites, incluant des descriptions des sanctions, permet de sensibiliser les personnes étudiantes aux conséquences de la tricherie et d’augmenter la perception du risque associé à de tels comportements.
  • Axe d’intervention pour l’institution

Deux axes d’intervention sont essentiels

A. Informer les personnes étudiantes : dès le début de leur parcours universitaire, elles devraient recevoir une formation claire sur ce qui constitue la tricherie afin d’éliminer toute ambiguïté quant aux comportements fautifs. 

    • Solution : Mettre en place des sessions de sensibilisation en début d’année pour s’assurer que toutes les personnes étudiantes comprennent bien les règles.

B. Renforcer l’engagement : après avoir été informées, les personnes étudiantes doivent signer une entente les liant aux personnes enseignantes. 

    • Solution : Cette entente précise les conséquences de la tricherie et souligne l’engagement des personnes enseignantes à signaler toute infraction, créant ainsi une responsabilité partagée et une prise de conscience des attentes en matière d’intégrité académique.
  • Charge de travail
    • Une charge de travail excessive et mal répartie peut rendre la préparation difficile pour les personnes étudiantes et encourager la tricherie, surtout lorsque plusieurs examens coïncident (9)
    • Solution : Favoriser une approche-programme et une collaboration entre personnes enseignantes pour équilibrer les évaluations et répartir la charge de travail de manière à soutenir une préparation adéquate dans chaque cours.

Les facteurs intrinsèques sont directement liés à la personne étudiante. Toutefois, les personnes enseignantes peuvent mettre en place des stratégies pour amener les personnes étudiantes à modifier leur perception. Plusieurs facteurs intrinsèques représentent un risque, dont la perception de la gravité de ce qu’est la tricherie, la perception d’impunité et le désir de réussir le cours (5).

  • Perception de la gravité de la tricherie
    • Les personnes étudiantes ayant déjà triché tendent à percevoir cet acte comme moins grave, et certaines voient l’aide non autorisée en évaluation comme une infraction mineure (7)
    • Solution : Sensibiliser les personnes étudiantes aux enjeux et à la gravité réelle de la tricherie et mettre en lumière les conséquences possibles afin de promouvoir une prise de conscience de ses impacts académiques et éthiques.
  • Impunité perçue
    • Un faible risque de conséquences peut encourager certaines personnes étudiantes à tricher sans craindre les répercussions (10)
    • Solution : Renforcer la détection et l’application des sanctions en rendant les politiques de gestion de la tricherie claires et accessibles, tout en appliquant rigoureusement les conséquences prévues pour dissuader les comportements inappropriés.
  • Désir de réussir
    • Un fort désir de réussir peut conduire certaines personnes étudiantes à tricher, particulièrement lorsque la réussite est perçue comme essentielle pour leur avenir académique et professionnel (11)
    • Solution : Encourager les personnes étudiantes à définir des objectifs personnels réalistes et à travailler à leur propre rythme, en mettant l’accent sur leur développement plutôt que sur la comparaison avec leurs pairs. Cela peut les motiver à se dépasser sans recourir à la tricherie (voir le site des SAE).
  • Culture de l’apprentissage :
    • Certaines personnes étudiantes mettent plus l’accent sur la note finale que sur l’acquisition de compétences, ce qui peut inciter à tricher.
    • Solution : Introduire des discussions sur l’importance des connaissances acquises au-delà des notes. Mettre en valeur des exemples de réussite professionnelle qui démontrent l’importance des compétences.
  • Crainte de l’échec
    • La peur de l’échec, souvent liée à un manque de confiance en ses compétences, peut inciter certaines personnes étudiantes à tricher pour éviter des conséquences graves comme la perte de bourses, des frais supplémentaires, ou des retards dans leur parcours. 
    • Solution : Fournir un soutien personnalisé, offrir des rétroactions fréquentes et organiser des évaluations formatives pour renforcer leur confiance en eux. De plus, proposer des séances de gestion du stress et de préparation aux examens peut aider à mieux gérer l’anxiété et à diminuer la tentation de tricher (voir le site des SAE).
  • Compétence à développer
    • Certaines personnes étudiantes ont des compétences déficitaires en ce qui a trait à la gestion du temps, à l’utilisation de stratégies d’apprentissage efficaces, à la gestion de la procrastination et au travail en équipe, ce qui peut les inciter à tricher pour réussir leurs cours
    • Solution : encourager les personnes étudiantes à participer aux ateliers Réussite offerts par les services aux étudiants et visant le développement des compétences essentielles pour la réussite des études. La situation authentique: De la conception à l’évaluation.

Ces stratégies permettent d’amener la personne étudiante à prendre conscience de sa compétence et de détecter rapidement les situations d’échec potentiel.  Ce gain de confiance pourrait alors réduire l’envie de tricher.

Parmi les facteurs extrinsèques, on retrouve l’influence des pairs et la normalisation de la tricherie (5).

  • Influence des pairs
    • Les personnes étudiantes sont fortement influencées par leurs pairs, ceux ayant déjà triché étant plus susceptibles d’encourager ou d’aider d’autres à tricher (12)
    • Solution : Organiser des discussions ouvertes en classe sur la tricherie pour clarifier les attentes, renforcer les valeurs éthiques et influencer positivement la perception du groupe, diminuant ainsi les risques de tricherie.
  • Normalisation de la tricherie
    • La normalisation de la tricherie, exacerbée par la pandémie et l’usage croissant des outils d’intelligence artificielle générative, peut amener certaines personnes étudiantes à considérer cette pratique comme courante et sans conséquence. 
    • Solution : Sensibiliser les personnes étudiantes à l’importance de l’intégrité académique, en mettant en valeur le développement des compétences nécessaires sur le marché du travail et en précisant les sanctions et conséquences de la tricherie, tant sur le parcours académique que professionnel.

Dans le contexte éducatif actuel, l’accent est souvent mis sur la réussite des examens, ce qui peut pousser certaines personnes enseignantes à se concentrer uniquement sur cette réussite. Pourtant, l’objectif de l’enseignement devrait être de former des individus compétents pour le monde de demain. Il est essentiel de revenir à l’idée que l’évaluation doit viser à comprendre les apprentissages réalisés. L’évaluation des apprentissages de niveau de complexité élevé réduit les risques de tricherie en obligeant les personnes étudiantes à démontrer réellement ce qu’elles ont appris.

Se pencher sur la planification des enseignements et de l’évaluation pour prévenir la tricherie.
Macroplanification du cours

La macroplanification d’un cours consiste à définir les grandes lignes de son organisation, notamment les objectifs d’apprentissage, les contenus à couvrir, les méthodes pédagogiques et les évaluations, en tenant compte des facteurs pouvant inciter à la tricherie, afin d’assurer une progression cohérente et d’encourager l’intégrité académique tout au long de la session.

  • Évaluation progressive et continue :
    • Répartir la note finale en plusieurs étapes au lieu d’un examen unique peut alléger la pression et réduire l’envie de tricher.
    • Exemple : Organiser des mini-tests ou des devoirs hebdomadaires qui comptent pour un faible pourcentage de la note totale et proposer une évaluation formative. Cela encourage les personnes étudiantes à suivre le rythme du cours et à ne pas accumuler les retards.
  • Rétroaction régulière :
    • Un retour continu permet aux personnes étudiantes de suivre leur progression et de se corriger avant une évaluation importante. Il importe de faire prendre la mesure de l’importance des rétroactions aux personnes étudiantes. 
    • Exemple : Proposer une rétroaction détaillée après chaque devoir ou quiz pour que les personnes étudiantes comprennent où elles doivent progresser. Ce type de retour proactif permet de valoriser les compétences et non seulement la note finale.
  • Environnement d’apprentissage qui permet les échanges :
    • En intégrant des moments d’échange, les personnes étudiantes se sentent plus soutenues et moins enclines à chercher des moyens détournés pour réussir.
    • Exemple : Mettre en place des activités de groupe ou des forums de discussion où les personnes étudiantes peuvent poser des questions et s’entraider.

 

Conception des évaluations

La conception des évaluations est cruciale pour limiter la tricherie. Cette section présente des idées pour créer des examens et des activités qui réduisent les opportunités de tricherie.

  • Questions d’analyse et de réflexion (pour consulter la taxonomie →) :
    • Poser des questions qui nécessitent une compréhension approfondie plutôt qu’une réponse copiée ou mémorisée.
    • Exemple : En mathématiques, demander aux personnes étudiantes de justifier leurs choix de méthode, ou de résoudre un problème inédit en expliquant leur raisonnement étape par étape. Elles pourraient aussi devoir expliquer la démarche d’un problème déjà résolu. En génie, utiliser des études de cas pour évaluer l’application des concepts.
  • Variantes de questions :
    • Créer des variantes d’examens pour les évaluations en ligne ou en présentiel peut rendre la tricherie plus difficile.
    • Exemple : Utiliser des banques de questions où chaque personne étudiante reçoit une version unique des questions, ou introduire des petits changements dans les données du problème pour chaque personne étudiante. Des couleurs variées peuvent être utilisées pour montrer que les copies sont différentes. Cet outil de création de Questions à Choix Multiples (QCM) peut être utilisé pour vous aider à raffiner les questions.
  • Évaluations alternatives aux examens écrits (pour consulter l’outil →) :
    • Utiliser des projets, des portfolios, ou des présentations orales pour évaluer les apprentissages de manière plus complète.
    • Exemple : Dans les grands groupes, remplacer les examens par des projets pratiques où les personnes étudiantes travaillent sur des cas réels. Les portfolios peuvent également être utilisés pour montrer une progression tout au long du semestre, ce qui valorise l’effort et l’apprentissage continu, et ce, même dans des domaines comme les mathématiques et l’informatique.
  • Dispositions matérielles et surveillance :
    • Prendre en compte les aspects logistiques pour éviter la tricherie, notamment en ce qui concerne l’espace et la surveillance.
    • Exemple : Répartir les personnes étudiantes dans des salles plus vastes, augmenter le nombre de personnes qui surveillent pour les grands groupes ou, pour les examens en laboratoire, faire un appel de service afin de bloquer l’accès à certains sites.
       

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2. La détection

Lorsque tous les points de vigilance ont été explorés et que les examens ont été créés, il est possible de se pencher sur les moyens pour détecter la tricherie.

Malgré toutes les mesures de prévention mises en place, il est impossible d’empêcher de manière absolue une personne de tricher.

Dans ce cas, la personne enseignante se doit de demeurer vigilante et méthodique dans son approche afin de détecter les potentiels cas de tricherie. Dans son dossier informationnel portant sur les moyens pour contrer la tricherie, la Téluq (13) précise que le fait d’avoir corrigé plusieurs travaux d’une même personne facilite la détection de la tricherie. En effet, plus on connaît le profil de la personne étudiante (aptitudes, style de rédaction, compétence, etc.), plus il est facile de repérer des éléments inhabituels. Afin de parvenir à cette connaissance de la personne étudiante, on suggère de faire faire plusieurs évaluations, quitte à ce qu’il s’agisse d’évaluations formatives. 

Quelques signes peuvent laisser croire que la personne étudiante a triché (13):

  • Le contenu du travail ne traite pas tout à fait du sujet exigé;
  • Le contenu est beaucoup trop précis ou avancé pour le style de travail demandé ou pour les connaissances de la personne étudiante (comparativement à ce qui a déjà été abordé dans les cours);
  • Les réponses de quelques personnes étudiantes sont similaires (laissant croire à une possible consultation ou une collaboration);
  • La qualité du résultat, le style de rédaction ou les compétences rédactionnelles diffèrent de ce qui a été remis précédemment par la personne étudiante;
  • Une personne étudiante obtient un résultat largement supérieur à ce qu’elle obtient normalement;
  • Certaines réponses sont correctes, mais elles sont associées aux mauvais numéros (par exemple, la réponse correspondant au numéro 2 est attribuée au numéro 1, et celle du numéro 3 est attribuée au numéro 2);

L’UQAC met à la disposition des personnes enseignantes le logiciel Compilatio, un détecteur de similitudes. Il permet, entre autres, de faire la comparaison entre les travaux remis par les personnes étudiantes. 

ATTENTION!

Suivant la découverte d’un cas de tricherie, il est impératif de réagir : des actes non sanctionnés encouragent à reproduire le comportement. Dans le Manuel de gestion de l’UQAC (1), une démarche est proposée pour dénoncer la tricherie.

Dans les 30 jours ouvrables suivant la découverte qu’une personne étudiante a triché, la personne enseignante doit faire parvenir un formulaire d’infraction à la direction de l’unité d’enseignement. Par la suite, dans les dix jours ouvrables suivant la réception du formulaire, la direction effectuera une analyse de la situation et des pièces justificatives conjointement avec la personne enseignante. Un comité d’analyse sera créé et la personne étudiante aura l’occasion de partager sa version des faits. Si la tricherie s’avère fondée, une note sera inscrite au dossier de la personne étudiante et des sanctions pourront être appliquées.

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3. La sanction

Les sanctions relatives à la tricherie diffèrent et peuvent aller de simples avertissements à l’expulsion. Il importe de choisir des sanctions qui seront liées à la nature et à la gravité des actes répréhensibles.

À l’UQAC, il existe deux classes de sanctions. La première consigne les sanctions pouvant être déterminées par la direction d’unité pédagogique et le comité d’analyse :

La direction, en collaboration avec les enseignantes ou enseignants membres du comité d’analyse, peut prononcer les sanctions suivantes (1):

  • obligation de suivre une formation ou un atelier offert à l’UQAC en  lien avec l’infraction commise;
  • obligation de respecter les mesures recommandées par le Comité d’analyse et mises en place par la direction;
  • pénalité à la note attribuée à l’évaluation ou à l’activité pédagogique;
  • annulation de l’évaluation, en précisant les modalités entourant la reprise;
  • notation zéro (0) pour l’évaluation;
  • retrait temporaire d’une activité pédagogique ou échec à l’activité pédagogique ;
  • suspension du programme pour une période déterminée pouvant aller jusqu’à trois (3) trimestres consécutifs (une année).

Toutefois, dans les cas de tricherie plus graves, une recommandation de sanction peut être acheminée au doyen des études. Les sanctions pouvant être suggérées sont les suivantes (1)

  • suspension de plusieurs programmes pour une période déterminée pouvant aller jusqu’à trois (3) trimestres consécutifs (une année);
  • suspension de toute activité pédagogique à l’Université, pour une période déterminée pouvant aller jusqu’à trois (3) trimestres consécutifs (une année);
  • exclusion d’un ou de plusieurs programmes de l’Université;
  • exclusion de l’Université;
  • retrait du grade, du diplôme, du certificat ou de l’attestation d’études.

Extrait intégral du Manuel de gestion de l’UQAC

Conclusion : l’importance de dénoncer la tricherie

L’élément principal à retenir de ce dossier est l’importance d’intervenir face à la tricherie. Même en l’absence de preuves suffisantes, il est essentiel de signaler tout doute à la direction du programme. Cette communication permet de mieux évaluer la situation et d’assurer un suivi rigoureux des cas potentiels, contribuant ainsi à maintenir un environnement académique basé sur l’intégrité.

Ne pas sanctionner la tricherie peut conduire à la banalisation de cet acte, renforçant l’idée qu’il est sans conséquence. Pourtant, tricher est une infraction grave, aux conséquences potentielles sur le parcours académique et professionnel des personnes étudiantes. Il est donc crucial d’intervenir fermement et de s’abstenir de conclure des arrangements privés avec elles, sauf avis contraire de la direction. Cette cohérence dans la gestion des cas de tricherie renforce la crédibilité des évaluations et soutient une culture d’équité et de respect dans la communauté universitaire.

Pour aller plus loin

 


Pour citer ce dossier thématique :
L’équipe pédagogique du Carrefour de l’enseignement et de l’apprentissage. (2024). La tricherie aux études supérieures : prévention, détection et sanction. Carrefour de l’enseignement et de l’apprentissage de l’UQAC. https://www.uqac.ca/carrefour/tricherie-etudes-superieures


 

 

Aidé de l’intelligence artificielle

 

Références

  1. Secrétariat général de l’UQAC. (2020). Manuel de gestion. Université du Québec à Chicoutimi. https://www.uqac.ca/mgestion/
  2. Hutchison, M. (2024). Mieux comprendre ce qu’est le plagiat. Alloprof parents. https://www.alloprof.qc.ca/fr/parents/chroniques/difficultes-ecole/mieux-comprendre-plagiat-k1504
  3. TÉLUQ. (2020). La définition du plagiat et de la tricherie. J’enseigne à distance. https://jenseigneadistance.teluq.ca/mod/page/view.php?id=611
  4. Frenette, E., Fontaine, S., Hébert, M.-H. et Éthier, M. (2019). Étude sur la propension à tricher aux examens à l’université : élaboration et processus de validation du Questionnaire sur la tricherie aux examens à l’université (QTEU). Mesure et évaluation en éducation, 42(2), 1-34. 
  5. Pilon, M.-G. (2023). La prévention du plagiat et de la tricherie à l’ère de l’intelligence artificielle. Eductive. https://eductive.ca/ressource/la-prevention-du-plagiat-et-de-la-tricherie-a-lere-de-lintelligence-artificielle/
  6. Farland, M. Z. et Childs-Kean, L. (2021). Stop tempting you students to cheat. Currents in Pharmacy Teaching and Learning, 13(6), 588-590.
  7. Gremeaux, A.-M. (2019). La tricherie au CEGEP: Causes et solutions possibles [essai de maîtrise, université de Sherbrooke]. Savoirs. https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/17763/Gremeaux_Anne_Marie_MEd_2019.pdf?sequence=3&isAllowed=y
  8. Jolicoeur, N. et Pagé, M. (2015). Prévenir le plagiat et la tricherie: pour une stratégie concertée et à long terme. Pédagogie collégiale, 28(3), 23-27.
  9. Arce. L. et Nàjera, J. M. (2014). How to correct teaching methods that favour plagiarism: recommendations from teachers and students in a Spanish language distance education university. Assessment & Evaluation in Higher Education, 40(8), 1-9.
  10. Choo, T. E. et Paull, M. (2013). Reducing the prevalence of plagiarism : A model for staff, students and universities. Issues in Educational Research, 23(2), 283-298.
  11. Al Darwish, S. et Sadeqi, A. A. (2016). Reasons for College Students to Plagiarize in EFL Writing : Student’s Motivation to Pass. International Education Studies, 9(9), 99-110.
  12. Fontaine, S., Frenette, E. et Hébert, M.-H. (2020). Exam cheating among Quebec’s preservice teachers : the influencing factors. International Journal for Educational Integrity, 16(14), 1-18.
  13. TÉLUQ. 2020). Contrer le plagiat et la tricherie. J’enseigne à distance. https://jenseigneadistance.teluq.ca/mod/page/view.php?id=613