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présentation

Archéologie de la parole autochtone:
échos textuels, enjeux sociolinguistiques et spécificités rhétoriques


L’archéologie amérindienne, qui existe au Québec depuis le milieu du XIXe siècle, ne se limite plus à la seule culture matérielle.

Il est acquis que les formations discursives jouent un rôle fondamental dans le développement de la connaissance de l’histoire des populations autochtones. La linguistique et la littérature peuvent ainsi se constituer en secteurs de l’archéologie amérindienne.

La particularité d’une telle approche est qu’une culture discursive essentiellement orale se voit appréhendée par les textes d’une culture étrangère : relations missionnaires, procès administratifs, littératures militaire et exploratoire et, plus généralement, tout ce qui relève des « littératures de contact » de l’époque de la Nouvelle-France constituent la source principale de renseignement sur les discours autochtones.

Ce pan de l’étude des Premières Nations doit ainsi composer avec un déséquilibre fondamental qui veut que l’Autre soit recherché au travers du prisme de Soi. Depuis les années 1960, la recherche en littérature s’est efforcée de mettre à jour, dans les différents corpus de la Nouvelle-France, les mécanismes de la mise à l’écrit de la parole amérindienne et de leur incidence sur la figure du « Sauvage ». Toutefois, l’objet premier de ces analyses reste le corpus textuel au détriment de l’être autochtone.

L’enjeu d’une archéologie discursive, selon notre perspective, sera de mettre à jour – dégager du terrain textuel – la spécificité rhétorique et linguistique de la parole amérindienne. Si l’on considère que les « littératures de contact » ont autant été modifiées par la parole amérindienne qu’elles l’ont modifiée, il est envisageable, par l’analyse de ces modifications, de reconstruire, selon une sorte d’«ingénierie inversée », cette parole Autre.

Une telle conception de la parole ne doit relever d’aucune tradition, d’aucun genre littéraire, d’aucun a priori classificatoire, mais doit procéder, au sens individuel et collectif, de ce qui, de manière effective, s’est dit, que ce soit verbalement ou non, religieusement ou de manière profane et être porteuse d’une vision du monde qui lui est propre.

Un tel projet est ambitieux, audacieux peut-être, mais nous sommes convaincus qu’il est possible et même nécessaire : à l’heure où les recherches amérindiennes connaissent un essor significatif, cette parole première en Amérique doit être rendue à elle-même. À ce point de notre réflexion, nous envisageons quatre axes de recherche qui pourront déboucher, à plus long terme, sur d’autres perspectives nouvelles.

Axes de recherche