Call for Papers | Appel à contributions

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« Intimité et spiritualité dans l’imaginaire colonial »

Dates : 4-5 octobre 2024

Lieu : Pavillon de la culture des peuples autochtones de l’Université du Québec à Chicoutimi

Date limite de soumission des résumés : 21 juin 2024

Site Web de la conférence : https://www.uqac.ca/crpa/

Ce colloque bilingue et interdisciplinaire, organisé conjointement par le Centre interuniversitaire de recherche sur la première modernité (CIREM 16/18) et le Centre for Privacy Studies (PRIVACY), explorera la rencontre culturelle dans l’imaginaire colonial à travers les enjeux de la spiritualité et de l’intimité, de manière à en retracer l’émergence, l’évolution et l’incidence en regard de l’expérience contemporaine. Nous souhaitons examiner comment les notions, les pratiques et les expériences de spiritualité ont influencé la façon dont les hommes et les femmes interagissaient dans les domaines de l’intime, comment le contexte colonial a influencé ces relations et, en retour, comment les expériences d’intimité et de spiritualité ont façonné le pouvoir colonial et sa gestion. Un tel travail d’enquête invite aux perspectives méthodologiques croisées, mais aussi au dialogue entre les cultures en présence, européenne, autochtone, canadienne, puisque la colonisation du territoire aurait été impossible sans la constitution d’un « imaginaire colonial » cherchant à circonscrire, comprendre et conjurer l’altérité par une série de discours, de croyances et de mythes fondateurs que l’on peut désormais interroger rétrospectivement à travers les documents historiques, écrits religieux, échanges épistolaires, récits viatiques et autres œuvres littéraires qui en portent témoignage, mais aussi, de manière contrastée, par la prise en compte de la perspective autochtone et de ses lieux de mémoire (la tradition orale, la culture matérielle, les rituels et les pratiques).

Ainsi, l’objectif principal est d’engager des discussions constructives et significatives entre les disciplines (histoire, théologie, littérature, ethnologie, archéologie, architecture, histoire de l’art), mais aussi avec les communautés autochtones, c’est pourquoi nous avons choisi de tenir colloque au Pavillon de la culture des peuples autochtones, au sein d’une université québécoise qui accueille l’un des plus importants contingents d’étudiants issus des Premières Nations, l’Université du Québec à Chicoutimi.  Notre ambition est de créer une atmosphère conviviale et accueillante où des chercheurs de différents horizons, universitaires ou indépendants, membres de communautés allochtones ou autochtones, peuvent apprendre les uns des autres et explorer ensemble l’intersection de la spiritualité et de l’intimité dans un dialogue entre passé et présent.

Il y aura deux points d’aboutissement à la rencontre : 1) une publication scientifique, soit sous la forme d’un numéro spécial d’une revue internationale à comité de lecture, soit sous la forme d’un volume édité, et 2) du matériel vidéo présentant les communications et les échanges à un public plus large, à des fins de transfert des connaissances produites auprès des communautés autochtones et dans le but de contribuer à la promotion du dialogue interculturel.

Nous invitons les chercheurs de tous les niveaux de carrière et de toutes les disciplines historiques à soumettre une proposition pour des présentations qui traitent de l’intime et du spirituel dans la formation du régime colonial jusqu’à sa remise en cause et son démantèlement. Nous encourageons fortement les membres des communautés autochtones intéressés par ces sujets à s’inscrire pour participer (il n’est pas nécessaire de présenter une proposition de communication formelle). Un comité aviseur, composé de chercheurs issus des Premières Nations, prendra en charge l’organisation du volet « recherche autochtone » de la rencontre, en accord avec les directives du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) du Canada.

Thèmes du colloque : Nous acceptons les propositions qui abordent les thèmes suivants, sans toutefois s’y limiter :

  1. Conversion religieuse et identité : Le rôle de la spiritualité dans la conversion des peuples autochtones et son impact sur leur sentiment d’identité.
  2. Intimité et rencontres missionnaires : Les interactions entre les missionnaires européens et les communautés autochtones et la manière dont ces rencontres ont influencé à la fois les croyances spirituelles et les relations intimes.
  3. Dynamique familiale et communautaire : La formation et la régulation des familles coloniales, leurs structures et la façon dont la religion et l’intimité se croisent en leur sein.
  4. Pratiques et rituels religieux : Les rituels et pratiques religieux de la Nouvelle-France et leur importance dans la promotion des expériences spirituelles, la dévotion et des liens intimes.
  5. Culture matérielle et spiritualité : La culture matérielle de l’époque, y compris les objets religieux, les textes et l’art, et leur impact sur la spiritualité et l’intimité avec un accent particulier sur l’échange culturel de techniques et de motifs.
  6. Héritages et perspectives modernes : L’impact durable de la spiritualité et de l’intimité coloniales dans les contextes contemporains.

Directives de soumission :

  • Les propositions de contribution doivent compter entre 250 et 300 mots.
  • Inclure une brève biographie (100 mots) décrivant votre parcours universitaire et vos intérêts de recherche.
  • À soumettre en format PDF à Bastian Felter Vaucanson (bva@teol.ku.dk) et Luc Vaillancourt (luc_vaillancourt@uqac.ca) d’ici le 21 juin 2024.

Dates importantes :

  • Date limite de soumission des résumés : 21 juin 2024.
  • Notification d’acceptation : juillet 2024.
  • Dates de la conférence : 4-5 octobre 2024.

Organisateurs de la conférence : Bastian Felter Vaucanson, stagiaire postdoctoral de la Fondation Carlsberg à l’Université du Québec à Trois-Rivières et chercheur affilié au Centre for Privacy Studies ; Luc Vaillancourt, professeur, Université du Québec à Chicoutimi

Inscription : Les détails sur l’inscription à la conférence, les frais et l’hébergement seront bientôt disponibles sur le site web du colloque: https://www.uqac.ca/crpa/


presentation1Call for Papers:

“Intimacy and Spirituality in the Colonial Imaginary”

Dates: October 4-5, 2024

Location: Pavillon de la culture des peuples autochtones, University of Québec in Chicoutimi

Submission deadline for abstracts: June 21, 2024

Conference website: https://www.uqac.ca/crpa/

This bilingual and interdisciplinary conference, organized jointly by the Centre interuniversitaire de recherche sur la première modernité (CIREM 16/18) and the Centre for Privacy Studies (PRIVACY), will explore the cultural encounter in the colonial imaginary through the lenses of spirituality and intimacy, aiming to trace its emergence, evolution, and impact in relation to contemporary experience. We aim to examine how the concepts, practices, and experiences of spirituality have influenced the ways in which men and women interacted in intimate spheres, how the colonial context influenced these relationships, and reciprocally, how experiences of intimacy and spirituality shaped colonial power and its management. Such investigative work calls for cross-methodological perspectives and encourages dialogue among the cultures involved – European, Indigenous, Canadian – since the colonization of the territory would have been impossible without the construction of a «colonial imaginary» seeking to define, understand, and address otherness through a series of discourses, beliefs, and foundational myths that can now be retrospectively examined through historical documents, religious writings, epistolary exchanges, travel narratives, and other literary works that bear witness to them. Additionally, a contrasting perspective is considered by acknowledging Indigenous viewpoints and their sites of memory (oral tradition, material culture, rituals, and practices).

Therefore, the main objective is to foster constructive and meaningful discussions across disciplines (history, theology, literature, ethnology, archaeology, architecture, art history), as well as with Indigenous communities. This is why we have chosen to organize the conference at the Pavillon de la culture des peuples autochtones, within a Canadian university that hosts one of the largest contingents of students from First Nations – the University of Québec in Chicoutimi. Our ambition is to create a friendly and welcoming atmosphere where researchers from diverse backgrounds, whether academic or independent, members of allochthonous or Indigenous communities, can learn from each other and collectively explore the intersection of spirituality and intimacy in a dialogue between past and present.

There will be two outcomes of the event: 1) a scholarly publication, either in the form of a special issue in an internationally peer-reviewed journal or as an edited volume, and 2) video materials showcasing the presentations and discussions for a broader audience, aiming to transfer the knowledge generated to Indigenous communities and contribute to the promotion of intercultural dialogue.

We invite researchers at all career levels and from various historical disciplines to submit proposals for presentations addressing the intimate and spiritual aspects in the formation of the colonial regime up to its questioning and dismantling. We strongly encourage members of Indigenous communities interested in these topics to register for participation (it is not necessary to submit a formal presentation proposal). An advisory committee, made up of researchers from First Nations, will be responsible for organizing the “indigenous research” component of the meeting, in accordance with the guidelines of the Social Sciences and Humanities Research Council (SSHRC) of Canada.

Themes of the Conference: We welcome proposals addressing the following themes, without being limited to them:

  1. Religious Conversion and Identity: The role of spirituality in the conversion of Indigenous peoples and its impact on their sense of identity.
  2. Intimacy and Missionary Encounters: Interactions between European missionaries and Indigenous communities and how these encounters influenced both spiritual beliefs and intimate relationships.
  3. Family and Community Dynamics: The formation and regulation of colonial families, their structures, and how religion and intimacy intersect within them.
  4. Religious Practices and Rituals: The rituals and religious practices of New France and their significance in promoting spiritual experiences, devotion, and intimate connections.
  5. Material Culture and Spirituality: The material culture of the time, including religious objects, texts, and art, and their impact on spirituality and intimacy with a particular focus on the cultural exchange of techniques and motifs.
  6. Legacies and Modern Perspectives: The lasting impact of colonial spirituality and intimacy in contemporary contexts.

Submission Guidelines:

  • Contribution proposals should be between 250 and 300 words.
  • Include a brief biography (100 words) describing your academic background and research interests.
  • Submit in PDF format to Bastian Felter Vaucanson (bva@teol.ku.dk) and Luc Vaillancourt (luc_vaillancourt@uqac.ca) by June 21, 2024.

Important Dates:

  • Submission deadline for abstracts: June 21, 2024.
  • Acceptance notification: July 2024.
  • Conference dates: October 4-5, 2024.

Conference Organizers: Bastian Felter Vaucanson, Postdoctoral Fellow at the Carlsberg Foundation, Université du Québec à Trois-Rivières, and affiliated researcher at the Centre for Privacy Studies; Luc Vaillancourt, Professor, Université du Québec à Chicoutimi

Registration: Details regarding conference registration, fees, and accommodation will soon be available on the conference website: https://www.uqac.ca/crpa/

 

Nouvelle parution

La Plume et le calumet. Joseph-François Lafitau et les « sauvages ameriquains », sous la direction de Mélanie Lozat et Sara Petrella, préface de Frank Lestringant.

Au début du XVIIIe siècle, le jésuite Joseph-François Lafitau séjourna dans une mission huronne-iroquoise de la Nouvelle-France. Il devait rédiger l’un des textes les plus influents dans le champ de la littérature de voyage sur l’Amérique du Nord : les Mœurs des sauvages ameriquains comparés aux mœurs des premiers temps (Paris, 1724). Conçu comme une immense compilation de textes et d’images anciens et contemporains, son ouvrage innove par sa méthode antiquaire et comparative. Ce recueil d’articles met en lumière son « système de religion » et le rôle spécifique joué par la figure du « Sauvage », dans le but d’éclairer une étape cruciale au croisement de l’histoire des sciences modernes et de l’histoire des religions.

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Ont contribué à cet ouvrage :

Matthieu Bernhardt (Unige), Philippe Borgeaud (Unige), Sarah Diane Brämer (Unibas), Marc Kolakowski (Unil), Frank Lestringant (Université Paris-Sorbonne), Mélanie Lozat (Università La Sapienza, Rome), Myriam Marrache-Gouraud (Université de Bretagne occidentale), Andreas Motsch (University of Toronto), Adrien Paschoud (Unibas), Sara Petrella (Ciéra, Uqàm), Joan-Pau Rubiés (Universitat Pompeu Fabra, Barcelone), Paola Von Wyss-Giacosa (Uzh)

Les personnes intéressées à faire un compte-rendu pour une revue scientifique peuvent écrire à l’adresse de contact en indiquant leur statut et fonction académiques avant le 30 novembre 2020.

Captation vidéo du colloque «Huronie représenté. Mythologies et appropriations»

Les communications présentées au colloque «Huronie représentée. Mythologies et appropriations», les 20-21 juin 2019 à Wendake, sont désormais en ligne sur la chaîne Youtube de la Chaire de recherche sur la parole autochtone, avec  Louis-Karl Picard-Sioui, Marie-Andrée Gill, Guy Sioui Durand, François Paré, Dominique Deslandres, Marie-Christine Pioffet et bien d’autres…


https://youtu.be/PKr1b4Tej50


 

Colloque «Huronie représentée : mythologies et appropriations»

Hôtel-Musée des Premières Nations,
Wendake (QC), 20-21 juin 2019

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«Toute l’histoire de l’Amérique a élevé des murs et creusé des précipices de méfiance et d’incompréhension entre les premiers habitants et les nations nouvellement formées sur ce sol, avec toutes les conséquences qui s’y rattachent», écrivait Georges E. Sioui dans Pour une autohistoire amérindienne. Ces deux journées porteront sur les représentations de la Huronie et de ses habitants dans des objets littéraires et culturels diversifiés (cinéma, arts visuels et médiatiques, etc.). Il s’agira de sonder à quel point, comment et selon quelles mythologies couramment avalisées par l’imaginaire social les sociétés européennes et américaines ont pu participer de ce double mouvement de méfiance et d’incompréhension face à ce monde nordique, et ce même dans le cadre de fictions se voulant sympathiques à l’endroit de la Huronie. Depuis les Dialogues avec un sauvage de La Hontan (1703) jusqu’aux récents Cadillac de Biz (2018) et les BD 1642. Osheaga et Ville-Marie de François Lapierre et Maud Tzara (2017), en passant par L’Ingénu de Voltaire (1767), les romans de James Fenimore Cooper (notamment Le Dernier des Mohicans, 1826 et Wyandotté, 1843) et Famille-sans-nom de Jules Verne (1889), s’institue un imaginaire euro-américain cherchant à circonscrire, comprendre et conjurer la figure de l’autochtone à travers un certain nombre de mythologies devenues si familières qu’elles se sont imposées avec toute l’évidence du (faux) naturel : on peut citer en exemple la triade Noble Sauvage/Indien guerrier/Indien mourant; le méchant Huron contre le bon Mohican (Cooper), le bon Huron contre le méchant Anglais (Verne); ou encore le «Huron civilisé», figure topique du récit de voyage du XIXe siècle, le reporter s’arrêtant volontiers à Lorette pour y déplorer le recul des modes de vie traditionnels («Résignons-nous, romantiques que nous sommes! Il n’y a plus de sauvages. L’ouïe d’Oreille-de-Renard s’atrophie aux récepteurs du téléphone, et Œil-ouvert porte des verres isométropes!», écrit le journaliste français Jules Huret en 1904).

Partant du postulat voulant que l’appropriation culturelle puisse procéder d’une représentation qui se veut positive, mais enfermant néanmoins le sujet représenté dans un complexe discursif et imaginaire que devront éventuellement miner l’autohistoire et l’autoreprésentation, les participants à ce colloque retraceront et analyseront certaines de ces mythologies constitutives non seulement de ce que Georges Sioui appelle l’hétérohistoire, mais plus fondamentalement encore de l’hétéromythologie. Ces mythologies ont-elles étouffé la parole autochtone? En ont-elles donné une approximation féconde? Selon qui et quels paramètres? Comment ont-elles présidé à des représentations confuses du monde nordique, mélangeant dans un imaginaire parfois hétéroclite les Premières Nations de tout le continent, un peu comme chez Verne au XIXe siècle ou dans la série de bandes-dessinées Les Pionniers du Nouveau-Monde (Jean-François Charles, 20 albums publiés de 1982 à 2015), où les peuples autochtones sont représentés à travers des amalgames de traits culturels? C’est à de telles interrogations que donneront lieu ce forum, dans une démarche heuristique que l’on souhaite ouverte et appliquée à des corpus diversifiés.


Colloque réalisé avec la Chaire de recherche sur la parole autochtone (UQAC), Médias 19 et le CIREM16-18.

Organisation: Luc VAILLANCOURT (Université du Québec à Chicoutimi), avec la collaboration de Guillaume PINSON (Université Laval) et de Maxime PRÉVOST (Université d’Ottawa)