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Bienvenue dans l’ère de la construction de bâtiments en bois

Il y a moins de 10 ans, la construction en bois non résidentielle et multiétagée était anecdotique. Le Québec s’apprêtait à prendre un « virage vert » dans la construction d’édifices, un virage en grande partie dû aux progrès du bois dit d’ingénierie. Les techniques de bois lamellé-collé ainsi que de bois lamellé-croisé (CLT) permettent désormais de construire de grands édifices avec des pièces massives faites sur mesure. 

Évolution de la réglementation

La réglementation a également beaucoup évolué. Alors que les constructeurs ne pouvaient concevoir un bâtiment de plus de 4 étages en charpente de bois sans dérogation en 2008, la hauteur permise est d’abord passée à 6 étages puis à 12 étages l’an dernier. En 2015, la Régie du bâtiment du Québec a également publié un guide de critères techniques pour régir ce genre de construction, ce qui a fait de la province un chef de file en Amérique du Nord. Par ailleurs, la volonté gouvernementale de favoriser l’intégration du bois dans les constructions avec la mise en place de la Charte du bois à grandement contribuer au contexte. La Charte du bois est la continuation de la stratégie gouvernementale pour accroître l’utilisation du bois dans la construction. Elle répond aux principales recommandations du « Rapport du groupe de travail visant à favoriser une utilisation accrue du bois dans la construction » (Rapport Beaulieu).

Développement des connaissances et du savoir-faire

La compétence québécoise en architecture et en génie du bois prend de l’ampleur. Il y a 8 ans, malgré les avantages bien connus du matériau bois en construction (piège à carbone, efficacité énergétique, qualités isolante et acoustique, ressource locale et renouvelable, etc. – Voir aussi notre section Pourquoi le bois?), les obstacles demeuraient multiples (image passéiste, architectes et ingénieurs peu formés, produits innovants non disponibles localement, coûts de construction supérieurs, informations techniques peu accessibles, etc.) tels que mentionnés dans le mémoire de l’Ordre des architectes du Québec intitulé « Faire progresser en qualité et en quantité la construction en bois », publié en 2009.

Aujourd’hui, Le matériau bois est de plus en plus étudié. L’offre de formation ainsi que les recherches et les innovations se multiplient sur le sujet. Il suffit d’aller faire un tour sur les sites de Cecobois, du Circeb (Chaire industrielle de recherche sur la construction écoresponsable en bois), du CRMR (Centre de recherche sur les matériaux renouvelables), de FPInnovations, du programme Valeur au bois ou de Nordic Structures pour retrouver une mine d’informations sur les plans technique, technologique et commercial. Par ailleurs, depuis 2012, l’UQAC se positionne à l’avant-plan des tendances de formation en ingénierie en intégrant les structures bois dans ses programmes de génie civil. Elle offre aussi un programme court de 2e cycle, unique au Québec, à destination des professionnels en emploi. De plus, son Centre du savoir sur mesure (CESAM) met sur pied d’autres activités de formation continue, tels que des missions de transfert d’expertise à l’étranger, des ateliers de perfectionnement, des webinaires et des colloques, offerts par l’entremise de sa communauté de pratique, le Réseau espace-bois. Enfin, un cours en ligne ouvert aux masses (CLOM) est actuellement en cours de production. De cette façon, l’UQAC souhaite former la main-d’œuvre en construction utilisant le bois et, plus largement, renforcer la filière québécoise des produits forestiers et son environnement d’affaires.

Enfin, au Québec, les produits innovants en bois d’ingénierie sont désormais disponibles mais l’offre tend encore à prendre de l’ampleur. Nordic Structures, une division de Chantiers Chibougamau, demeure le leader actuellement. Quelques nouveaux joueurs ont cependant fait leur arrivée sur le marché dans les dernières années : Tecolam, Art Massif, CLT Outaouais pour n’en nommer que quelques-uns.

Vers une nouvelle culture du bois

Aujourd’hui, nous entrons dans l’ère d’une nouvelle façon de concevoir les bâtiments grâce à l’utilisation de ce matériau durable autant dans les structures que dans l’apparence. Plusieurs projets d’envergure prennent forme au Québec et font figure d’exemples comme en témoigne le reportage du 10 mars dernier au Téléjournal à Ici Radio-Canada. De plus en plus de promoteurs immobiliers intègrent le bois dans la construction de grands bâtiments :

  • Le projet Arbora dans le quartier montréalais de Grifftontown, qui offrira 134 appartements et 165 copropriétés dans 3 bâtiments de 8 étages.
  • À Saint-Hyacinthe, un immeuble de bureaux avec une structure en bois de 6 étages est actuellement en construction.
  • La palme du plus haut bâtiment de bois massif (12 étages) au Québec revient toutefois au projet Origine.

Un travail d’éducation reste désormais à mener auprès de certains acteurs et du grand public afin de briser les perceptions communes qui demeurent quant aux coûts de construction, l’impact environnemental, la solidité, la durabilité, la sécurité (notamment résistance au feu) de ce matériau. De nombreuses recherches et études de cas démontrent clairement qu’une conception structurale en bois bien pensée peut être moins coûteuse et aussi performante qu’une conception en béton ou en acier avec l’avantage d’être responsable pour l’environnement. Pour en savoir plus, nous vous invitons à visiter la section Déconstruire les mythes du site de Cecobois.

En savoir plus

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Photo : Projet Origine à Québec

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