Crédit photo Mélissa Bradette

L’architecture des Îles-de-la-Madeleine : faire face aux éléments

Les maisons aux couleurs vives recouvertes de bardeaux de cèdre des Îles-de-la-Madeleine font la richesse du patrimoine bâti de l’archipel. Ces bâtiments ancestraux dont l’architecture repose sur des volumes à la fois simples et sobres mettent à l’avant-plan une problématique à laquelle les habitants des Îles durent faire face dès le départ : la rareté du bois, principal matériau de construction. Les insulaires devaient importer le bois par bateau, ce qui était très coûteux. Puisqu’ils avaient des revenus modestes, ils construisaient des habitations simples et de petites dimensions.

Caractéristiques distinctives

L’architecture patrimoniale madelinienne étant simple, ce sont essentiellement de petits détails architecturaux qui caractérisent les bâtiments typiques des Îles-de-la-Madeleine.

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© Mélissa Bradette

Le volume des corps d’habitation, le nombre et la disposition des appentis, l’angle du faîte, l’angle de la pente et du brisis des combles à la mansarde, le type de toiture (deux ou quatre versants, avec ou sans croupes, en pavillon), la disposition des fenêtres, le tambour, les galeries couvertes, les corbeaux placés aux coins des rebords du toit, les planches cornières couvrant les coins des murs extérieurs, les contre-portes en volet, les garde-portes, ainsi que les arabesques des mutules et des encorbellements sont autant d’éléments architecturaux distinguant les maisons des Îles.

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D’autre par, le lien avec l’extérieur étant très important pour les insulaires, les habitations traditionnelles se démarquent par leur fenestration abondante. Les fenêtres sont généralement installées par rapport à l’ensoleillement afin de profiter d’un maximum de lumière naturelle et son disposées de manière uniforme pour respecter une certaine symétrie. Également, la fenestration étant abondante sur les quatre côtés des maisons, donne un effet d’habitation ouverte aux quatre vents.

Vivre au grand vent

Le vent est un autre facteur ayant fortement influencé l’architecture des Îles-de-la-Madeleine.

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Si toutes les entrées des maisons sont situées à l’est, c’est à cause du vent. C’est aussi le vent qui explique la fréquence dans l’archipel des toits à quatre versants. Même les bâtiments coiffés d’un toit à la mansarde, d’un toit à combles brisés (communément appelé toit français), compte quatre versants du fait du dessin cruciforme de la fondation. Ainsi, le vent qui souffle exerce sur la pente du toit à deux versants une poussée vers le bas compensant celle qu’il exerce vers le haut, sous le coiffage de la façade qu’il frappe de plein fouet. On constate un effet dynamique analogue pour les toits à deux croupes ou à pignon tronqué, qui coiffent maintes maisons rectangulaires ainsi que pour les toits en pavillons typiques des maisons carrées.

Une architecture aux inspirations multiples

Le mélange de styles issus de la culture des premiers occupants de l’archipel du golfe Saint-Laurent fait l’unicité de l’architecture domestique des Îles-de-la-Madeleine.

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La culture acadienne faisant partie des racines des Madeliniennes et des Madelinots, l’architecture traditionnelle des Îles a fortement été influencée par les us et coutumes de ces premiers habitants de l’archipel. Plus précisément, les bâtiments ancestraux des Îles-de-la-Madeleine arborent une architecture traditionnelle d’inspiration acadienne et française (notamment l’inspiration maritime de Normandie).

D’autre part, les Madelinots ayant également subi l’influence de la Nouvelle-Angleterre, lors de la période de cohabitation avec les Loyalistes, certains bâtiments typiques portent les traces du passage des anglo-américains sur les Îles.

Parmi les éléments architecturaux inspirés du style Anglo-américain, on retrouve les toits mansardés à l’américaine, les toits tronqués avec pignons en croupe, les lucarnes en V inversé, les décors de bois découpés.

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Le patrimoine architectural des Îles-de-la-Madeleine a également été marqué par la période d’après-guerre. La fin de la Seconde Guerre mondiale a créé une certaine ouverture sur le monde. Les gens des Îles ont vu ce qui se faisait ailleurs et ils s’en ont inspiré. C’est alors que les toits plats et les maisons plus cossues firent leur apparition sur l’archipel.

Au tournant des années 1960, début des années 1970, on vit aussi apparaître les fameux bungalows. Toutefois, cet engouement pour l’architecture dite moderne ne fit qu’un temps.

Aujourd’hui, l’architecture traditionnelle est devenue un véritable symbole de la culture locale. Cette popularité est telle que la majorité des constructions récentes arborent un style typiquement traditionnel. Ces bâtiments neufs s’intègrent parfaitement au paysage architectural des Îles-de-la-Madeleine.

© Mélissa Bradette
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Une réflexion sur “ L’architecture des Îles-de-la-Madeleine : faire face aux éléments ”

  1. Bonjour, et merci d’avoir partagé cette information sur le style et l’architecture de ces maisons. L’architecture est une partie très importante d’une maison, et parfois peut être une œuvre d’art. Je pense que le toit et la conception d’une maison sont si importants car ils sont la première impression d’une maison.

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