Appel à projets


Voici les projets qui reçoivent actuellement un soutien financier de la part de l’Observatoire:

  • Frontières et visages de la liberté d’expression

Projet porté par: Normand Landry (Université TÉLUQ), Geneviève Nootens (UQAC), Michaël Lachance (UQAC), Louis-Philippe Lampron (Université Laval) et Daniel Weinstock (Université McGill).

Ce projet se penche sur la nature et les impacts de discours se situant aux frontières de ce qui est considéré comme socialement ou juridiquement « admissible » ou « acceptable ».

Cinq grands thèmes sont étudiés : le rapport particulier s’établissant entre l’humoriste et son public, et qui établit un contexte dans lequel les limites autrement socialement convenues à la liberté d’expression deviennent plus flottantes; l’utilisation d’une rhétorique axée sur la liberté d’expression pour disqualifier les revendications de groupes historiquement minorisés et désavantagés; la question des discours haineux ayant des fondements religieux; la liberté d’expression et la régulation des plateformes numériques en contexte de désinformation; les dynamiques de censure et d’autocensure dans les arts. Le projet met l’accent sur certaines des figures se situant au cœur de ces débats emblématiques. Le projet procède à la documentation de cas et à la tenue d’entretiens réalisés avec les individus ayant été au cœur de ces controverses. 

  • De la justice linguistique : histoire et analyse comparée des controverses franco-québécoises sur l’écriture dite inclusive.

Projet porté par : Arnaud Bernadet (Université McGill)

De nature ouvertement politique, l’écriture inclusive a contribué à polariser le débat entre les prétendants à un idiome égalitaire qui entendent réformer le vocabulaire et la grammaire, et les opposants qui l’estiment incompatible avec leur liberté de locuteurs, y voyant une entreprise normative voire coercitive.

Notre objectif est d’établir une histoire et une analyse comparée des controverses française (2017) et québécoise (2021) à ce sujet. On considérera d’une part les arguments relatifs à la langue, les procédés lexicaux et syntaxiques qui ont trait pour certains au possible, pour d’autres à l’expérimental, d’autre part les enjeux sociaux et culturels auxquels ces mêmes arguments se rapportent.

  • Les droits contre la démocratie : la mobilisation des droits fondamentaux dans la rhétorique anti-éducation sexuelle.

Projet porté par: Stéphanie Tremblay (UQAM), Claude Proeschel (Université de Lorraine), Marie-Ève Mélanson (UQAM), David Koussens (Université de Sherbrooke), Sybille Rouiller (HEP Vaud) et Andrea Szukala (Universität Augsburg).

Ce projet de recherche est consacré à la manière dont les droits fondamentaux, dont les libertés d’expression, de conscience et de religion, sont mobilisés dans les discours publics autour des programmes d’éducation à la sexualité et à la vie affective.

S’inscrivant dans une démarche comparatiste Québec-Suisse-Allemagne-France, ce projet repose sur l’analyse des argumentaires utilisés dans les mobilisations publiques et devant les tribunaux. Il s’agit d’un projet exploratoire qui permettra de mieux appréhender de nouveaux types de  mobilisations des droits fondamentaux contre l’expression d’un certain pluralisme moral au regard des questions éducatives, notamment celles relatives à la pluralité des genres et des sexualités.

  • Droit d’accès à l’information et IA générative en contexte électoral : la campagne de tous les dangers ?

Projet porté par: Louis-Philippe Lampron (Université Laval)

Ce projet de recherche porte sur la suffisance des balises normatives assurant le droit d’accès à l’information de la population, corollaire fondamental de la liberté d’expression, à l’ère de l’émergence de l’IA générative et de ses technologies dérivées.

En portant son attention sur la campagne électorale américaine qui battra son plein en automne 2024, ce projet vise à évaluer l’effectivité et les limites du cadre normatif applicable à la liberté d’expression et ses corollaires à travers une analyse des outils et tactiques mobilisés par les candidats, et les réactions des citoyen·ne.s et organismes américains de la société civile, notamment au regard de l’influence grandissante des fausses nouvelles et des technologies d’hypertrucage.