La patrouille est une pratique cruciale de la fonction policière. Cependant, ce travail, qui n’est pas toujours ergonomique et qui est souvent sédentaire, est susceptible d’entraîner des répercussions importantes sur la santé physique. En effet, la présence répandue de maux de dos chez les policières-patrouilleuses et les policiers-patrouilleurs est une problématique bien reconnue dans la littérature scientifique. Dans le cadre de son projet de recherche, Jerome Range, étudiant à la maîtrise en santé durable de l’UQAC, souhaite apporter des solutions à cette problématique en évaluant d’abord la condition physique d’une quarantaine de policières et de policiers souffrant de maux de dos. L’étudiant leur fera ensuite suivre un programme d’exercice d’une durée de 8 semaines, pour mesurer la capacité de ce programme à améliorer la santé physique des sujets.
Les recherches de Jerome sont menées au Laboratoire de recherche biomécanique et neurophysiologique en réadaptation neuro-musculo-squelettique (Lab BioNR), en partenariat avec le service de police de Saguenay.
De l’informatique…à la kinésiologie
Originaire de Sept-Îles, Jerome Range a étudié en informatique avant de compléter un certificat en administration au Centre d’études universitaires de l’est de la Côte-Nord. C’est par hasard, alors qu’il naviguait sur le site Web de l’UQAC, qu’il a découvert la kinésiologie, en tombant sur la page du programme.
« J’avais envie de diriger mes études vers quelque chose de nouveau et j’ai tout de suite été interpellé par ce domaine scientifique qui m’était inconnu auparavant. Après avoir récolté plus d’informations en discutant avec une amie qui étudiait dans ce domaine, j’ai décidé de venir à Chicoutimi et de m’inscrire baccalauréat », explique-t-il.
Découvrir le monde de la recherche
Très tôt dans son parcours au premier cycle, Jerome a commencé à développer un intérêt pour la recherche. C’est notamment lors d’un cours où on lui exposait les problématiques de santé physique des premiers répondants et des premières répondantes qu’il a eu envie de pousser ses études plus loin en se consacrant à cette population. Ainsi, dès son parcours au baccalauréat naissait en lui l’idée d’un projet de maîtrise consacré à ce sujet.
« En travaillant avec cette démographie, on ajoute la notion d’urgence aux pratiques en ergonomie. Que ce soit en contexte de soins préhospitaliers d’urgence, d’intervention policière ou de gestion des incendies, certaines des tâches menées dans ces corps de métier requièrent des mouvements et de l’équipement qui peuvent être responsables de plusieurs problèmes de santé physique. Ces phénomènes sont encore peu étudiés dans la littérature scientifique et me fascinent particulièrement », explique Jerome.
Ayant entendu parler du professeur Martin Lavallière et de son champ d’expertise pendant la complétion de son baccalauréat, Jerome a aussitôt pris l’initiative d’entrer en contact avec lui pour discuter du potentiel sujet de recherche qu’il avait en tête. Le professeur Lavallière l’a dès lors orienté dans son dépôt de candidature à la maîtrise en santé durable et a accepté d’assurer la direction de son projet de recherche.
Étudier et travailler dans son milieu
En plus de bénéficier d’une bourse de 17 500 $ qui lui a été décernée par la Chaire de recherche en santé durable – Volet Centre intersectoriel de santé durable (CISD) pour sa seconde année de maîtrise, Jerome parvient à financer ses études grâce à son implication professionnelle au sein de l’université. Il travaille actuellement à titre de conseiller en ergonomie aux Services des ressources humaines (SRH) et en tant qu’auxiliaire de recherche au Département des sciences de la santé (DSS). Par ailleurs, il a eu l’occasion d’effectuer de nombreux séjours à l’étranger, notamment en France, à Calgary et au Maroc, pour participer à des conférences portant sur la sécurité routière et l’ergonomie.
« L’UQAC m’a offert un encadrement impeccable pour concrétiser mes séjours d’études à l’étranger. Plusieurs ressources m’ont offert du soutien pour faciliter et financer mes projets de mobilité : le Bureau de l’international (BDI), le MAGE-UQAC, le programme de soutien au développement de la recherche et de la création (PSDRC) et les projets du milieu des Services aux étudiants. »
Le conseil de Jerome
Déjà enthousiaste à l’idée de planifier son futur projet de doctorat, Jerome Range encourage les étudiants et étudiantes du 1er cycle qui envisagent des études en recherche à manifester leur intérêt à leurs professeures et professeurs :
« À l’UQAC, la proximité fait en sorte que c’est très simple de communiquer et de discuter avec le corps professoral. Je n’avais jamais eu de cours avec Martin, et pourtant ça a été très facile de prendre rendez-vous avec lui pour lui parler de mon intérêt de faire de la recherche. Il ne faut donc pas hésiter à consulter les portfolios des profs, à discuter avec eux ou à leur demander si c’est possible d’aider sur un de leurs projets. En ayant cette attitude proactive au baccalauréat, on s’ouvre énormément de portes pour la suite ».