Les différences, Dominique Lambert les aime et les attire! Son amour des enfants guide son engagement à vouloir les faire avancer quotidiennement, mais ce sont ceux qui rencontrent des défis – les élèves en situation de handicap ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) – qu’elle trouve les plus beaux. Enseignante en adaptation scolaire à l’école primaire Sainte-Thérèse, du Centre de services scolaire du Pays-des-Bleuets, elle trouve dans le contact avec les jeunes aux besoins particuliers une force qui l’anime et qui donne tout son sens à son métier, sa vocation. Elle ressentait également le sentiment de proximité et de sensibilité humaine à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), tout au long de ses études au baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire, qu’elle a terminées en 1998.
Un chemin semé de sens
Lorsqu’elle étudiait au Cégep de Saint-Félicien, Dominique Lambert avait l’intention de se diriger vers la psychologie, car elle avait déjà le désir d’aider les autres. Lors d’une année à l’Université Laval, celle dont la mère avait une garderie à la maison et dont le premier emploi a été de garder des enfants réalise bien vite que ce programme ne lui permettra pas de côtoyer les jeunes au quotidien, une dimension essentielle pour elle. Grâce à une conseillère en orientation, elle découvre l’enseignement en adaptation scolaire, et elle s’inscrit en 1995 au baccalauréat à l’UQAC.
Pendant ses années comme étudiante, Dominique Lambert explore diverses expériences liées à son domaine. Elle travaille comme préposée à la Maison du Groupe Espoir, un organisme de répit pour les familles d’enfants ayant une déficience ou un trouble du spectre de l’autisme. Cette expérience renforce son choix de carrière, alors qu’elle se sent naturellement à la bonne place en donnant des soins personnels. En raison de la formation d’enseignante qu’elle était en train de suivre, on lui propose rapidement un poste d’éducatrice. Toujours par fascination des différences, elle s’inscrit même à des cours privés de français signé donnés à l’UQAC, ce qui l’amène à réaliser son stage final au centre Alpha-Sourds de Québec (anciennement l’Institut des sourds de Charlesbourg), au niveau secondaire. Après deux ans de remplacements, suivis d’un contrat d’un an en orthopédagogie dans une école primaire, elle décroche un poste dans une polyvalente, où elle passe onze ans à côtoyer des élèves en trouble du comportement et trouble d’apprentissage. Finalement, elle saisit une opportunité : enseigner en classe spécialisée à l’école Sainte-Thérèse. Ce poste, qu’elle occupe depuis plus d’une douzaine d’années, la fait pleinement se sentir sur son « X ».
Une implication qui fait la différence
Dominique Lambert n’a eu que de bons moments à l’UQAC! Impliquée dans son association étudiante, elle gravit les échelons au fil des ans jusqu’à en devenir présidente. Cette implication forge son leadership : « Ça m’a permis de jumeler mes passions : l’amour des enfants, [le désir] de vouloir aider quotidiennement, la lecture, [les] projets manuels, [et la découverte de nouvelles] clientèles », affirme-t-elle. À une certaine époque, elle n’aurait jamais cru être capable de parler devant un groupe; maintenant, elle se sert encore de ses habiletés à communiquer et à convaincre. En voici un exemple probant : une salle multisensorielle destinée aux EHDAA de son école a été inaugurée l’an dernier. C’est un projet qu’elle a porté pendant huit ans et pour lequel elle a obtenu un financement de plus de 100 000 $.
En outre, Dominique Lambert garde un bon souvenir des cliniques d’aide, où elle suivait des jeunes en difficulté, ce qui enrichissait son expérience, venant « donner du jus dans certains cours et dans certains travaux ». Ancrée en région, l’université est conviviale et lui permet d’être proche de sa famille et de ses professeurs. Elle se rappelle, par exemple, Manon Doucet, dont l’engagement pour la promotion de la lecture chez l’enfant lui donnait envie, elle aussi, non seulement d’enseigner, mais de transmettre.
Son passage à l’UQAC et ses expériences de travail l’ont sensibilisée à l’importance de l’adaptation et de la personnalisation de l’enseignement. À travers les années, elle développe un regard unique sur sa profession : « Je dis souvent que je mets mes lunettes. Mes lunettes sont roses! […] L’UQAC a mis de bonnes bases, de bons apprentissages, des bonnes lunettes. Ça m’a permis d’avoir d’ajouter des lunettes différentes au monde scolaire. », lance-t-elle. Dominique Lambert considère son rôle d’enseignante en adaptation scolaire comme étant précieux et épanouissant, « la plus belle job »!