Les co-titulaires

 

Mathieu Cook

 
 
 
 

Mathieu Cook est professeur au Département des sciences humaines et sociales de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) depuis 2014. Il est diplômé de l’Université Laval, à Québec. En plus d’y avoir complété un baccalauréat en anthropologie en 2001, il y a obtenu une maîtrise en travail social en 2004 et un doctorat en anthropologie en 2016. Il s’intéresse particulièrement à l’analyse de discours, aux relations interculturelles et à la décolonisation des rapports entre allochtones et Autochtones, au Québec et en Amérique latine.

Cotitulaire de la Chaire UNESCO en transmission culturelle chez les Premiers Peuples, il fait également partie de l’équipe de co-chercheurs réunie par la professeure-chercheuse Christine Couture pour la réalisation de son étude portant sur les pratiques de sécurisation culturelle visant à soutenir la persévérance scolaire et la réussite éducative des élèves autochtones.

La formation des jeunes est d’ailleurs au cœur des préoccupations de Mathieu Cook. De 2004 à 2008, il a œuvré comme professionnel au Conseil régional de prévention de l’abandon scolaire (CRÉPAS), dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean (Québec, Canada). Il y a développé une expertise qu’il met toujours à profit, dans ses projets de recherche comme dans ses communications ; pour une liste complète de ses contributions scientifiques, voir : http://www.uqac.ca/portfolio/mathieucook/. Son expérience comme directeur ou codirecteur de mémoires de maîtrise (dont plusieurs avec des étudiant-e-s autochtones) constitue un atout majeur dans l’atteinte d’un objectif de la Chaire : l’émergence et l’épanouissement de nouveaux talents en recherche autochtone.

Mathieu Cook montre un attachement profond pour les Premiers Peuples des Amériques. Au Guatemala, il s’est impliqué auprès des victimes de la guerre civile, lesquelles sont la plupart du temps d’origine maya. Au Québec, il a œuvré en formation continue dans la communauté de Mashteuiatsh, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il a aussi contribué à des ouvrages universitaires et fait paraître des textes dans des revues spécialisées comme Recherches amérindiennes au Québec et Anthropologica. Il a présenté des communications lors de congrès scientifiques, dont ceux de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS) et de la Société canadienne d’anthropologie (CASCA). Il est également membre du Groupe de recherche et d’intervention régionales (GRIR) de l’UQAC.

Engagé envers le dialogue et les rapprochements interculturels, Mathieu Cook a développé un savoir-faire en analyse critique du discours. Par cette méthode, il étudie notamment le potentiel d’incompréhension et de blocage entre collectivités autochtones et allochtones. Sa thèse de doctorat avait d’ailleurs comme objet d’étude la controverse sociale entourant la reconnaissance des droits territoriaux des Innus ; une controverse ayant éclaté au début des années 2000 dans la foulée d’un projet de traité entre communautés innues et deux paliers de gouvernement. Il s’intéresse actuellement aux pratiques sociales développées à l’échelle communautaire afin de promouvoir une meilleure (re)connaissance mutuelle.

Dans ses projets de collaboration avec les organisations et nations autochtones, et toujours en tenant compte des identités et des dynamiques locales, Mathieu Cook s’appuie sur l’ancrage au territoire, les forces du milieu, l’action collective et les initiatives novatrices pour la mise en œuvre de solutions durables aux situations rencontrées. Ses recherches, son travail de terrain et son enseignement sont guidés par la volonté de faciliter le vivre-ensemble, de décoloniser les rapports entre peuples autochtones et allochtones, ainsi que de contribuer positivement au mouvement de réconciliation. Ceci dit, il ne se considère aucunement comme un expert de la question, préférant plutôt une approche qui combine le bricolage méthodologique, l’intuition collective et l’engagement citoyen.

 
 
 

Élisabeth Kaine

 
 
 
 

Propos tirés de la vidéo de Ma Chaire en 3 minutes de la Commission Canadienne de l’UNESCO (CCUNESCO).

 
 

Artiste, designer, auteure, professeure, Élisabeth Kaine, d'origine huronne-wendate, est une pionnière en matière de transmission culturelle chez les Premiers Peuples du Québec. Son approche novatrice de type participatif et collaboratif mise sur les forces vives des communautés et sur leur capacité d’agir pour leur propre développement. Ses qualités humaines de leader furent maintes fois reconnues et lui ont ainsi valu la confiance et le respect de nombreux partenaires autochtones.

Professeure-chercheuse en design et en transmission culturelle au Département des arts et lettres de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) depuis 1989, Élisabeth Kaine a été nommée en 2015 au Cercle d’excellence de l’Université du Québec pour l’ensemble de ses réalisations, qualifiées d’exceptionnelles. S’appuyant sur la méthodologie de recherche-action-création et sur l’approche participative en conception et en design autochtones, elle a développé une expertise pédagogique originale favorisant l’intégration des savoir-faire traditionnels à la réalité contemporaine, tout en ouvrant la porte à la modernisation des pratiques.

À titre de chercheuse principale, elle a fondé en 1991 le projet Design et culture matérielle (DCM), affilié à l’UQAC et voué à la transmission culturelle comme dynamique d’autodétermination et d’autoreprésentation des Premiers Peuples par l’entremise de la création en art. En 1999, elle a cofondé la Boîte Rouge VIF (BRV), organisme culturel autochtone sans but lucratif affilié à l’UQAC. La BRV a pour mandat la transmission et la valorisation des patrimoines culturels communautaires par une approche de concertation et de cocréation.

De 2001 à 2014, Élisabeth Kaine a dirigé deux projets d’alliance de recherche universités-communautés (ARUC) intitulés Design et culture matérielle : développement communautaire et cultures autochtones. Depuis 2008, ses travaux l’ont menée au Brésil dans le cadre d’une entente de coopération internationale portant sur l’art et la médiation culturelle en contexte autochtone avec des partenaires institutionnels (Musée de l'Indien de Rio de Janeiro, le Département d'anthropologie de l'Université de São Paulo, le Conseil de Travail Indigène) et de communautés guarani du sud de l'État de Rio de Janeiro.

En 2009, le Musée de la civilisation, à Québec, a invité la Boîte Rouge VIF à participer à l’élaboration de sa future exposition permanente C’est notre histoire : Premières Nations et Inuit au XXIe siècle, inaugurée le 26 novembre 2013. En utilisant des méthodologies développées en travail avec les participants autochtones du projet DCM, Élisabeth Kaine a dirigé sur une période de deux ans un important processus de concertation auquel ont contribué plus de 800 membres des communautés autochtones et inuites du Québec. Cette exposition a remporté le prix du Gouverneur général du Canada, volet Histoire 2014, pour l’Excellence dans les musées : Histoire vivante. Soulignant la maturité, le caractère inclusif et la pertinence de la représentation muséale, le jury a qualifié de « révolutionnaire » la démarche collaborative appliquée.

En tant qu’auteure, Élisabeth Kaine a publié quatre ouvrages majeurs : elle a signé Métissage, paru aux Publications du Québec en 2003 et, avec Élise Dubuc, Passages migratoires : valoriser et transmettre les cultures autochtones. Design et culture matérielle, publié en 2008 aux Presses de l’Université Laval. En 2016, chez le même éditeur, elle a cosigné avec Denis Bellemare, Olivier Bergeron-Martel et Pierre De Coninck Le petit guide de la grande concertation : création et transmission culturelle par et avec les communautés. Elle a également dirigé la rédaction de l'ouvrage Voix, Visages, Paysages : les Premiers Peuples et le XXIe siècle, avec la collaboration de Jean Tanguay et Jacques Kurtness.

Élisabeth Kaine a été boursière du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada et du ministère du Patrimoine canadien pour la réalisation de plusieurs projets de création. Elle siège au comité scientifique de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et agit comme experte scientifique aux Fonds de recherche du Québec.