La recherche autochtone
À la découverte de nouvelles alliances
La Chaire UNESCO – La transmission culturelle chez les Premiers Peuples comme dynamique de mieux-être et d’empowerment est une chaire de recherche autochtone. Comme toute recherche scientifique ou universitaire, la recherche autochtone doit identifier une problématique scientifique spécifique et tenter d’y répondre en appliquant des protocoles exigeants et des codes d’éthique exemplaires évalués et approuvés par une communauté de pairs. Mais elle se teinte de couleurs distinctives, celles des Premières Nations et des Inuit, de leur sagesse, de leurs préoccupations, de leurs cultures, de leurs expériences et de leurs modes de connaissance. La recherche autochtone englobe des dimensions intellectuelles, matérielles et spirituelles, et se déploie à l’intérieur d’une relation basée sur l’égalité et le respect mutuel.
Conçue et réalisée avec, par et pour les membres des nations concernées, la Chaire UNESCO vise à :
- mobiliser les savoirs et témoigner des résultats;
- atteindre l’excellence en recherche autochtone;
- répondre concrètement aux attentes des communautés.
Mobiliser les savoirs et témoigner des résultats
La recherche autochtone est un espace partagé où se rencontrent et s’expriment deux modes de connaissance dans le respect et la confiance mutuelle : celui des experts d’usage, porteurs de culture issus des Premiers Peuples, ayant acquis leurs savoirs par la pratique, l’expérience et la fréquentation de leur territoire physique et symbolique, et celui des chercheurs universitaires, spécialistes de leur territoire disciplinaire et conceptuel.
Cette réunion, riche de promesses, ne peut se réaliser que dans un rapport égalitaire, condition essentielle à la construction d’un sentiment de sécurité et préalable à tout projet de transmission culturelle. Ce jumelage d’expertises complémentaires, favorable aux deux groupes et à l’avancement de la recherche, mobilise les savoirs et décuple les résultats. Il renforce la capacité de saisir la complexité des situations rencontrées et d’y répondre efficacement.
Cette volonté de collaboration dans un objectif d’autonomisation des Premiers Peuples implique la mise en place d’un environnement propice au développement du potentiel des leaders autochtones dans un contexte de recherche. Elle repose sur la crédibilité des détenteurs de la culture, sur la reconnaissance de leurs modes de connaissance et sur leurs aptitudes à participer activement au déroulement et à la gestion des projets. Elle se manifeste dès le départ par la constitution d’équipes interculturelles.
L’alliance harmonieuse des cultures expérientielles et professionnelles est la clé de voûte de toute recherche autochtone. C’est le point de rencontre de toutes les forces vives impliquées dans la mise en œuvre d’un avenir commun, le résultat d’une démarche de cocréation novatrice et sincère.
Atteindre l'excellence en recherche autochtone
Atteindre et maintenir l’excellence en recherche autochtone implique que les chercheurs et leurs équipes adoptent une approche collaborative avec les Premiers Peuples en s’inspirant de leur philosophie de gouvernance basée sur le consensus, la relation horizontale et les alliances.
Pour créer les conditions propices à la réalisation d’une véritable concertation, la chaire recommande que les chercheurs universitaires :
- considèrent et démontrent que les experts issus des Premiers Peuples et des universités sont tous égaux et que leurs connaissances respectives sont essentielles à la compréhension de la complexité de l’univers culturel autochtone;
- sachent instaurer, au sein des équipes interculturelles, une culture d’écoute et d’honnêteté basée sur le respect mutuel en développant des codes de conduite et en assurant leurs mises en application de manière rigoureuse;
- soient conscientisés aux nombreux drames ayant miné le lien de confiance des Premiers Peuples envers les instances institutionnelles et à la nécessité de réparer ce lien par une attitude irréprochable;
- favorisent la participation des partenaires issus des Premiers Peuples à toutes les étapes de la recherche, de la définition du projet jusqu’à sa finalité, et conçoivent au besoin des programmes de formation permettant d’actualiser cette volonté;
- pensent la collaboration sur le long terme, le temps étant la pierre angulaire de rencontres et de relations fécondes;
- inscrivent dans le programme de recherche le développement de méthodologies permettant de véritablement « travailler ensemble » en équipe interculturelle, multisectorielle et multidisciplinaire, entre communautés d’une même nation et entre nations, et ce, de manière à contrer l’isolement des communautés autochtones entre elles, et entre autochtones et allochtones;
- conviennent que l’excellence en recherche autochtone se mesure à la capacité des chercheurs universitaires à travailler non pas sur, mais avec, par et pour les Premiers Peuples afin que leurs actions aient des retombées à la fois immédiates, mais surtout pérennes.
Répondre concrètement aux attentes des communautés
Lors de la rencontre des partenaires des Premiers Peuples tenue à Wendake, en mai 2018, à l’initiative de la Chaire UNESCO, les experts culturels présents se sont exprimés sur ce qui constituait à leurs yeux une collaboration idéale avec les chercheurs. Ils ont également réfléchi à la manière d’intégrer la perspective autochtone aux projets retenus.
Ils ont notamment pris la parole sur…
… l’importance de la concertation
… la recherche
… l’écoute
… la transmission culturelle
… les répercussions des recherches
… la méthodologie
