Enseigner aux étudiants en situation d’handicap

Le 5 mai dernier a eu lieu un colloque organisé par le CPU sur la thématique:

 « Enseigner aux étudiants en situation d’handicap à l’Université : un défi pour l’enseignement ».

Plusieurs experts de la question ont proposé des éléments permettant aux professeurs et aux chargés de cours d’avoir une meilleure compréhension des étudiants en situation d’handicap. En tout, 47 personnes ont participé à cette journée. Cette page regroupe une synthèse du contenu de la journée ainsi que les présentations faites cette journée-là.

Mise en bouche : Un étudiant en enseignement des arts a débuté la matinée en nous faisant prendre conscience que chaque étudiant est UNIQUE et mérite d’être traité dans son unicité. Merci à Sylvie Morais (Ph.D.) et à ses étudiants en arts pour cette réflexion.

Qui sont nos étudiants ? Gina Gagnon, directrice des SAE, a réalisé le portrait des étudiants qui consultaient les SAE. Elle a mis en évidence l’UNICITÉ de chacun de ces étudiants et leur volonté de réussir à l’université.

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Le cadre légal ? Mylène Potvin, conseillère juridique au secrétariat général, a expliqué le cadre juridique entourant l’intégration des étudiants en situation d’handicap. En synthèse, les lois applicables en matière d’intégration des étudiants sont :

  1. La Charte des droits et libertés de la personne
  2. La Charte canadienne des droits et libertés
  3. La Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale.

Elle y a également abordé les notions de discrimination, d’accommodement raisonnable et de contrainte excessive. Voici le détail de sa présentation : Cadre juridique ESHMP

La politique institutionnelle? Claudine Gagnon, coordonnatrice au Décanat des études, a présenté l’essentiel de la politique institutionnelle : Politique d’accueil UQAC

Le portrait statistique à l’UQAC? Les étudiants en situation d’handicap sont-ils plus en difficulté qu’ailleurs? Avons-nous plus de problématiques, ici, en région ? Manon Doucet, Carole Côté et Marie-Pierre Baron, professeures au DSÉ, ont proposé un portrait des statistiques de l’UQAC. Quels sont les mythes et quelle est la réalité?

  • Il n’y a pas d’étudiant en situation d’handicap en sciences de la santé. Mythes ou réalités?
  • Il y a plus d’étudiants en situation d’handicap à l’UQAC. Mythes ou réalités?
  • Il y a plus de femmes que d’hommes recensés parmi les étudiants en situation d’handicap. Mythes ou réalités?
  • Le nombre d’étudiants en situation d’handicap a récemment augmenté. Mythes ou réalités?
  • Le trouble déficitaire de l’attention est une problématique dominante. Mythes ou réalités?

Les réponses se trouvent dans leur présentation : Mythes et réalités autour des étudiants en situation d’handicap

Les services offerts à l’UQAC ? Ève Simard, orthopédagogue, Julie Alain, travailleuse sociale et François Côté, conseiller d’orientation professionnelle sont venus présenté les services offerts aux étudiants en situation d’handicap. Ainsi, nous retenons que c’est à l’étudiant de présenter, dès le début de la session, la lettre d’accommodements. Cette lettre ne doit pas être considérée comme une directive mais, plutôt, comme une ouverture au dialogue et à la discussion avec l’étudiant. Il est toujours possible pour le professeur ou chargé de cours de proposer d’autres accommodements qui respectent les besoins de l’étudiant. D’autres moyens sont également mis en place pour accompagner l’étudiant à savoir : des ateliers thématiques, des rencontres individuelles, l’accès à la clinique d’orthopédagogie et à la clinique de psychologie, l’accès au service d’aide en français, etc. En connaissant les différents services, les professeurs et chargés de cours peuvent y recommander rapidement l’étudiant. Les trois intervenants peuvent également répondre à différentes questions des professeurs et des chargés de cours. N’hésitez pas à les contacter : ici.

Quelles sont les conceptions de l’handicap chez des professeures et des chargés de cours? Manon Doucet, Carole Côté et Marie-Pierre Baron, professeures au DSÉ, ont présenté les résultats d’une recherche portant les représentations des enseignants par rapport aux étudiants en situation d’handicap. Ces résultats aboutissent sur un nouveau projet visant à soutenir la mise en place de pratiques inclusives, en contexte universitaire, pour les professeurs travaillant auprès des étudiants en situation d’handicap. Voici le détail de la présentation : Représentations de professeurs et chargés de cours

Ateliers de discussion : Les enjeux de l’intégration des ÉSH? Les limites de l’accompagnement? Les actions à poser?  Les participants du colloque ont participé à 4 ateliers de discussion qui portait sur ces questions. En voici une synthèse :

  • Quelques enjeux : la sécurité (laboratoire, travaux sur le terrain, stage), l’ouverture des milieux de travail (sont-ils accommodants?), l’ouverture des autres étudiants (travail d’équipe, la jalousie,  la charge de travail supplémentaire pour les professeurs et chargés de cours.
  • Quelques limites : le respect des objectifs de formation, la valeur du diplôme, la notion de « privilège ».
  • Quelques actions à poser :  Démystifier la situation d’handicap dans la classe, privilégier l’approche inclusive, connaitre tôt les besoins de l’étudiant, informer les départements, soutenir les professeurs et chargés de cours, accompagner les étudiants pour stature sur un projet d’étude réaliste.

Finalement, le panel réunissant  Ahmed Zourhlal (professeur au DSE), Ginette Bernier (Représentante de l’Ordre des infirmières), Étienne Hébert, François Côté (SAE), Dominic Bizot (professeur au DSH) et Michel Roberge (chargé de cours au DSEA) a mené à une synthèse de la journée. Voici quelques pistes qui découlent de la journée :

  1. L’université a la responsabilité de contribuer au projet d’études de chaque étudiant.
  2. C’est à l’étudiant de divulguer sa condition aux formateurs. Sans ces informations, il est difficile d’aider l’étudiant.
  3. Le professeur ou chargé de cours applique les mesures d’accommodements dans la mesure où les objectifs pédagogiques ciblés dans le plan de cours sont respectés. Dans le cas contraire, il faut amorcer le dialogue avec l’étudiant et les acteurs concernés pour trouver d’autres solutions d’accommodements.
  4. Si un étudiant ne peut atteindre les objectifs du programme, deux questions se posent : 1) est-ce que l’étudiant est dans un programme qui lui convient? Est-ce que l’étudiant prend les actions qui lui incombent pour atteindre les objectifs? Encore une fois, il est suggéré d’ouvrir le dialogue et de réfléchir avec l’étudiant à des solutions qui pourront l’aider à réussir son projet d’études.
  5. Les milieux de stage ont la responsabilité d’accommoder l’étudiant. Ils sont soumis aux mêmes Chartes et Lois régissant l’intégration des étudiants en situation d’handicap.
  6. Les ordres professionnels s’appuient sur la Charte des droits et libertés pour mettre en place les accommodements. En cas de réels problèmes, l’employé a la liberté de trouver un milieu de travail qui lui conviendra mieux ou, encore, c’est le code de déontologie qui fait foi.

Le CPU tient à remercier les experts, les participants à la table ronde et, enfin, les professeurs et chargés de cours qui se sont impliqués durant cette journée. Ce fut enrichissant et fort agréable.