Plan de continuation des activités académiques

Dans le contexte de crise sanitaire de la COVID-19, où les établissements d’enseignement ne sont pas accessibles physiquement, mon université demande aux professeurs et aux chargés de cours d’élaborer un plan de continuation des activités académiques. À peu près toutes les possibilités sont envisageables. On a ainsi voulu respecter les particularités de chaque programme et cours, en plus de respecter la liberté académique du corps enseignant.

Je partage ici un plan qui répond aux impératifs de la situation exceptionnelle actuelle. Il me semble pouvoir être appliqué dans plusieurs cours.

Je mentionne néanmoins que ma proposition de devis est peu adaptée aux stages, aux cours nécessitant plusieurs laboratoires ainsi qu’aux activités d’enseignement dont la planification est grandement influencée par les exigences d’un ordre professionnel.

Je tiens pour acquis qu’à ce stade du trimestre, des évaluations des apprentissages des étudiants ont déjà été faites.

Avant  d’envisager un déroulement et de choisir des outils, formules ou méthodes, il est important d’identifier les savoirs qui auraient fait l’objet d’enseignement et d’apprentissage d’ici la fin du trimestre. Tout professeur et chargé de cours a sûrement déjà cela en main.

Il importe aussi d’identifier les caractéristiques de la situation exceptionnelle qui prévaut actuellement. Il est souhaitable d’en tenir compte dans l’élaboration du plan.

Caractéristiques de la situation

  • Impossibilité d’enseigner en présence physique. L’usage du numérique devient pratiquement incontournable.
  • La situation de crise est susceptible d’entrainer du stress, autant chez les étudiants que chez le corps enseignant, ce qui peut les rendre moins disposés à l’apprentissage et au travail. Un ajustement des attentes semble donc raisonnable et humain. Pour le corps enseignant, il est peu réaliste de se lancer dans la production de nouvelles ressources numériques d’envergure dans les circonstances.
  • Le confinement obligé pose un enjeu de gestion du temps important, compte tenu de la réalité de conciliation travail/études-famille particulièrement exigeante. Celle-ci s’applique autant aux étudiants qu’au corps enseignant. L’adoption de modalités  flexibles est à privilégier.
  • Bien que la priorité soit à la santé et à la dynamique familiale, on souhaite assurer une forme de continuation des activités académiques. La relation enseignant-étudiants y étant au coeur, il est souhaitable de préserver des moments d’interactions en temps réel  entre eux.
  • La situation pouvant varier d’un étudiant à l’autre dans un même cours, et l’enseignant n’ayant pas nécessairement le temps de s’adapter à tous, l’adoption de modalités simples, qui misent sur le choix individuel, est souhaitable.

Éléments du plan de continuation

  • Évaluer les étudiants à partir des données disponibles en date du 13 mars 2020. Cette évaluation (Succès ou Échec) fera office de résultat pour le cours.
  • Pour chaque semaine du trimestre restante, identifier les éléments essentiels qui auraient été abordés en temps normal.
  • Leur associer quelques ressources existantes (textes de référence, exercices, vidéos, etc.) et déposer le tout, idéalement au même moment, sur Moodle. Cette tâche devrait être économique en temps pour l’enseignant. La mise en ligne asynchrone des ressources permettra aux étudiants de les consulter quand ils le pourront, incluant après la fin officielle du trimestre.
  • Offrir aux étudiants quelques plages d’une heure par semaine,  jusqu’à la fin du trimestre, pour discuter en visioconférence des ressources mises à leur disposition et valider leur compréhension (sans procéder à une évaluation en bonne et due forme). Ce faisant, on préservera le rôle de médiation important de l’enseignant. Des plages de temps réduites sont plus faciles à intégrer à l’horaire de conciliation travail-famille. Elles offrent aussi de la flexibilité aux étudiants.

Ce plan n’équivaut pas à ce qui aurait été fait en temps normal avec les étudiants. Toutefois, il devrait satisfaire une grande majorité de personnes. D’abord, les étudiants qui auraient voulu que le trimestre se termine pourront choisir de mettre un terme à leurs apprentissages. Ensuite, ceux qui souhaitent les poursuivre pourront le faire avec flexibilité, tout en continuant d’avoir accès à leur enseignant. Même s’il n’y a pas d’évaluation formelle associée à l’appropriation des ressources, on préserve tout de même un contexte d’apprentissage. Enfin, pour l’enseignant, la somme de travail est modeste, ce qui ne devrait pas trop interférer avec l’enjeu de conciliation travail-famille.

MISE À JOUR 1

On pourrait accompagner chaque ressource numérique (texte, vidéo, etc.) proposée aux étudiants d’une intention de lecture ou d’écoute. Une telle intention aidera les étudiants à concentrer leur attention sur des éléments importants de la ressource. Par exemple, si on suggère de lire un texte qui présente des modèles d’intervention, on pourrait inciter les étudiants à porter une attention particulière aux différences entre les modèles.

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